Allaitement
Et si ce n'était pas la fin ?
3 ans et demi d'allaitement sur la photo
Ces moments à nous
Je suis là devant cette feuille blanche, et je savais qu'un jour je serai là, assise à ma chaise de bureau pour écrire ces quelques mots. J'ai redouté ce moment pendant des années. Et aujourd'hui on y est, et ça va. Oui je peux vraiment dire que ça va. Je suis remplie de multiples sentiments, un mélange de tout, de plénitude comme de tristesse. Mais pas le genre de tristesse qui semble insurmontable, non, plus le genre qui amène à la nostalgie, à quelque chose de doux et de paisible. Aujourd'hui je viens conter la fin d'une belle aventure qui aura duré 4 ans et demi. 54 beaux mois.
Des souvenirs plein la tête, des moments de grâces, de joies et d'autres de galères, de doutes, de peurs. Des moments faciles, d'autres plus durs. Mais quoi qu'il arrive : des moments. Des moments à nous. Des moments qui n'appartiennent qu'à nous deux. Des moments que tu ne partageras jamais avec personne d'autre, si ce n'est peut-être avec tes propres enfants, je l'espère. C'est la fin de notre allaitement, mais le début d'autre chose que je conçois aussi beau, et aussi grand.
Beaucoup ne comprendrons pas, je le sais, 4 ans et demi c'est grand. Pour certains c'est trop grand, c'est choquant, révoltant, ça questionne, ça bouscule, c'est contre nature, c'est dégueulasse. Pour qui ? Pour quoi ? Pourtant, il n'y a pas un jour, pas une seconde, pas un moment où j'ai pensé cela quand je t'ai nourri de mon lait et de mon amour. Nous on a toujours trouvé cela normal. Pour nous ça n'a été que la norme. J'ai l'intime conviction d'avoir bien fait, d'avoir vu juste. 4 ans et demi c'est long oui, et encore tout est relatif, mais 4 ans et demi, c'est le temps qu'il te fallait, puisque c'est toi qui a pris la décision d'arrêter. Je t'ai aidé à mener ton aventure, j'ai appris avec toi, tout ce que je sais, c'est grâce à toi. Tu as été mon moteur, mon guide, mon inspiration. Je t'ai écouté, toi et tes besoins. Parce que c'est de cela qu'il est question : tes besoins. J'ai été à l'écoute de cela et juste pour ça je sais que j'ai bien fait. Tu es une petite fille merveilleuse, pleine de vie, trop peut-être ? Et dont la personnalité me fascine et me rend fière. Tu es bien dans tes baskets, sociable, et surtout bavarde comme moi. Tu as une grande sensibilité du cœur et de l'esprit. Tu es douce et affectueuse et en même temps tu as un caractère affirmé.
Je suis contente d'avoir rempli ton réservoir d'amour pour te donner cette chance d'être la petite fille que tu as envie d'être et non pas que je veux que tu sois, que la société veut que tu sois. Ce n'est pas évident, d'être à l'écoute des besoins, des sentiments de ses enfants. C'est difficile de se mettre à genou pour écouter ce qu'ils ont à nous dire. Je l'ai fait, parfois en manquant de patience, mais je l'ai fait, on l'a fait avec ton père. Du moins je l'espère. Et je te demande pardon pour toutes les fois où je n'ai pas réussi, où j'ai fait des erreurs, et pardon pour les fois où j'en ferai encore. J'apprends avec toi. Je ne veux que le meilleur pour toi. La partie la plus simple est derrière nous, j'en ai conscience. Tout reste à venir. Mais je n'ai pas peur, parce que j'ai eu ces 4 ans et demi qui m'ont montré que toutes les deux on faisait une belle équipe.
Je me souviendrai toute ma vie de ces moments à nous. Toi aussi ? Peut-être, peut-être pas, c'est aussi pour ça que je les écris, mais ils resteront au fond de toi, il feront partie de toi, de nous, de notre histoire, de la femme que tu vas devenir, de la mère que je deviens. Ces moments qui t'ont fait grandir, en douceur, ils m'ont aussi fait grandir. J'ai appris à assumer des convictions, envers et contre tous. Je suis ravie d'avoir embarqué beaucoup de monde dans notre histoire, d'avoir ouverts des esprits, élargie le champs des possibles et des possibilités. Ravie d'avoir prouvé qu'on pouvait allaiter et reprendre le travail. D'avoir tirer mon lait pendant 21 longs mois avec ce travail prenant. Ravie d'avoir laissé ma trace dans cette communauté de mamallaitantes. La Leche League, avec des articles sur le site et le magasine. Sur le site de A Tire d'Aile de Véronique Darmangeat et les Seintes de McMaman. D'avoir créer un groupe d'allaitement long (J'allaite un Bambin), de partager des conseils et des astuces. Heureuse d'avoir soutenue des mamans, des familles. Je suis épanouie d'avoir atteint un but, un objectif alors que tu es mon premier enfant. Je suis sereine d'avoir foncé dans cette aventure à l'aveugle et d'en être ressortie avec autant de clarté.
Je vois où cela nous à mener, et j'en suis fière. Je t'ai porté 9 mois, je t'ai accompagné dans ton développement. 4 ans et demi c'est bien. Je n'avais pas de date de fin idéale, mais tu l'as trouvé pour nous. Alors oui, j'ai le cœur gros, parce que c'était des habitudes, des rituels, parce que c'était des moments qu'à nous, uniques et paisibles. Et qu'il va falloir en reconstruire d'autres, ce qu'on fait depuis un petit temps, parce que ce n'était pas juste hier la fin de notre aventure. On le vit bien, franchement bien. Mais comme toute bonne chose, la nostalgie s'installe et elle aussi elle fait grandir. Elle est là pour me rappeler qu'on y est arrivé, que des choses qui me semblent impossibles et insurmontables ne le sont pas finalement. Parce qu'il y a 4 ans et demi de cela, je ne pensais pas une seconde que je serai là, aujourd'hui à raconter nos moments. Ton allergie, ton RGO, tes pleurs, les nuits courtes, bien trop courtes, tout cela aurait pu ruiner cette grande aventure. Mais je t'es fait confiance, et j'ai persévéré, parce qu'il te le fallait. Et je ne me suis pas trompée. On a surmonté tout ça, ça n'a jamais été facile, mais ces moments là sont un rappel à la force et la volonté. J'ai été capable. Et c'est ce que je te dis tous les soirs - de manière générale - avant de dormir : tu es capable.
On est tous capable. Il n'y a pas de problèmes, juste des solutions. Et tu les as trouvé, je les ai trouvé. Notre plus grande force ça a été notre équipe. Parce qu'on a été une véritable équipe avec ton père, qui m'a toujours soutenu. Il a été le plus fort de nous deux, sache le, dans les tous premiers moments, quand je voulais abandonner, il a été là pour me dire que j'étais capable. Et je serai toujours là pour te dire que tu l'es ma fille. Chaque jour, chaque seconde de ta vie. C'est ce que m'a forgé notre aventure.
Et si ce n'était pas la fin ?
Et si c'était le début de quelque chose d'encore plus beau ? Je débarque sur une autre page de notre histoire, et je suis sereine, apaisée, fière et comblée. Toutes les valeurs que tu m'as transmise, toute cette ténacité, cette persévération dont tu m'as nourri, j'en suis que plus forte. Tu me permets de vivre des expériences maternelles puissantes et je sais que non, ce n'est pas la fin. Je sais que je traverserai beaucoup de belles choses avec toi. Je t'aime, plus que tout au monde, pour tous les jours de ma vie.
Une fête ?
Tu as demandé une fête pour la fin de cet allaitement. De suite j'y ai vu là une occasion de faire de quelque chose d'extraordinaire, quelque chose d'ordinaire. Oui, une fête, comme pour la remise d'un diplôme, un anniversaire, un jour spécial. Tu as voulu inviter tes grands parents, ton parrain, ta marraine et ta meilleure amie. On a tout préparé, tu étais enthousiaste, heureuse. Confiante.
Et quand ton papi t'a demandé : "Pourquoi on est là ? Qu'est-ce qu'on fête ?"
Tout pudiquement tu leur as dit : "Mais vous savez tous pourquoi vous êtes ici".
Oui c'est vrai ma fille, parce que tu ne t'es jamais caché, moi non plus, parce que c'était normal pour nous. Et tous les gens que tu aimais étaient présents. Et quand tu leur as confirmé que c'était pour "La fin du poupou", les applaudissements t'ont touché. C'était un passage, un moment fort et intense. Notre moment. Et j'étais fière de toi.
Je le serai toujours. Je sais que tu iras toujours au bout des choses que tu entreprends, parce que c'est ce que je vais te transmettre. Parce que c'est ce que tu m'as appris. Je me suis battue pour cet allaitement. Je l'ai écrit dans d'autres articles, on en a bravé des tempêtes, mais je n'ai jamais lâché, pour toi. Je finirai sur une citation d'Agatha Christie qui m'a accompagné tout au long de cette aventure et qui est devenue un crédo.
“L’amour d’une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin.”
La Maman de Lyli.
Quelques photos de ces 4 dernières années.
Le jour de ta naissance
A Noël chez la famille
Moments de tendresse à la maison
Tes premières vacances - Dordogne, dans une forêt
Pour t'endormir dans ta chambre
Un moment parmi des milliers sur le canapé
Un instant de fou rire, comme des milliers qu'on a connu
Avec le coussin d'allaitement que tu n'as voulu quitter qu'à tes 3 ans et demi
Moment de repos, de câlin, de réconfort
Ta dernière tété - 28 avril 2017
3 ans d'allaitement
Si on m'avait dit ça il y a 3 ans déjà...
Si on m'avait dit ça il y a 3 ans déjà...
C'est incroyable, nous y voilà 1095 jours d'allaitement, soit 36 mois, 3 années !
Si on m'avait dit ça il y a 1096 jours... je ne l'aurais pas cru !
Avant ma grossesse je ne pensais même pas à l'allaitement, je n'avais jamais vu personne allaiter, bien que j'ai des amies avec des enfants.
Une fois peut-être, j'ai entendu une amie de mes parents, quand j'étais jeune, parlait d'une position d'allaitement qui s'appelle le Ballon de Rugby (car elle était fan de ce sport), mais c'est tout.
Et me voilà, pour mon premier enfant à l'allaiter depuis 3 ans.
J'avoue que pendant ma grossesse, quand je regardais des reportages sur l'allaitement long, je trouvais ces mères un peu bizarres, je me posais beaucoup de questions.
J'avoue avoir pensé qu'elles devaient être un peu frappées du bocal...
Et puis un jour, je les ai comprises. Je pense.
Aujourd'hui c'est moi la frappée du bocal.
L'histoire d'un allaitement
J'ai eu envie pour cet article, pour ces 3 ans, revivre un peu les étapes de mon allaitement.
Sans tabous, sans mentir, vous raconter les hauts et les bas.
Tout à commencer un 10 novembre 2012, dans une clinique.
Est arrivée dans ma vie en 10min de poussée 4kg100 et 53 cm de bonheur.
Tout s'est très bien passé, même l'allaitement débutait bien.
Le tableau s'est noirci quand nous avons donné 3 biberons de lait de vache.
Ma fille s'est mise à souffrir d'un R.G.O interne, de coliques monstrueuses, de soucis digestif.
Des choses bien communes à de nombreux bébés, mais rien ne soulageait ma fille.
Rien mis à part le moment des tétées. Pendant la tétée plus précisément, car juste après elle hurlait jusqu'à épuisement.
J'ai connu en sortant de la maternité 20 tétés sur 24h, les cris, les pleurs, qui exprimaient la souffrance quotidienne de ma fille.
J'ai connu la souffrance - la plus terrible de ma vie - celle de ne pouvoir soulager mon enfant, malgré des traitements mis en place par le pédiatre.
J'ai connu la fatigue, la vraie, celle qui m'a faite entrer dans le burn out maternel, si tabou dans notre société.
Celle qui m'a enlevé la joie d'être maman, parce que je voyais ma vie si noire, si dure, si pénible, à ne dormir que 4h dans une journée, et qu'avec un œil fermé.
A angoisser qu'elle ne s'étouffe avec ses remontées acides dans sa courte nuit.
A subir les remarques, les critiques, les étonnements des gens, de la société.
Je me suis éteinte petit à petit avec le manque de sommeil.
J'ai connu l'envie d'arrêter l'allaitement des dizaines de nuit, parce que j'étais si épuisée que je n'avais envie de rien et que j'étais capable de rien.
J'ai connu l'impression de ne faire que ça (allaiter), et de n'être qu'un sein.
Elle passait son temps au sein, non pas parce qu'elle était affamée - comme on essayait de me faire croire - mais parce que sa souffrance, ses douleurs n'étaient apaisées qu'à mon sein.
Le lait cicatrisait, apaisait sa gorge qui brûlait par ses reflux.
J'ai connu ce raz le bol d'être la seule à pouvoir nourrir mon enfant, à devenir maso car je refusais les biberons de peur de la confusion sein/tétine, ou de la pénurie de lait si je loupais des tétés.
Je refusais de tomber dans ce piège, je refusais de confier mon enfant à ma mère même pour dormir un peu.
Alors que j'étais au bout du rouleau.
Je n'arrêtais pas de me dire que je l'ai voulu ce bébé, et que je devais assumer.
Je me disais "Comment font les autres ? Elles y arrivent !" Parce qu'on me disait que c'était "ça" un bébé.
Donc je me persuadais que ma fille était normale, à dormir 4h sur 24h, à téter 20 fois par jour et à hurler le reste du temps.
A s'endormir d'épuisement au bout de nos bras.
C'était ça un bébé, et je pensais que je n'étais pas prête pour ça, que j'avais fait une erreur et qu'il fallait vite qu'elle grandisse, qu'elle parle, qu'elle me dise ce qui ne va pas !
Puis nous avons passé un premier cap, celui de la découverte de l'allergie, du régime alimentaire qui a amélioré la santé de ma fille, l'arrêt des pleurs, de la souffrance et le début de nuits plus correctes.
S'en est suivie la découverte d'un autre bébé, une seconde naissance.
A ses 4 mois, elle est passée de 4h de sommeil sur 24h, à 7h, puis 8, puis 10h.
Vers 9 mois, elle faisait enfin des siestes régulières de 30min l'après midi, ce qui me permettait de souffler un peu, juste un peu.
Puis vers 18 mois elle a commencé des siestes de 1h, c'était le jackpot, bien que l'heure passait rapidement, j'ai appris à optimiser ce temps.
Et l'allaitement est devenu si facile au bout de ses 4 premiers mois, où jusqu'alors je n'avais eu que très peu de plaisir à le faire.
En fait je n'avais jamais profité vraiment. Pour moi l'allaitement voulait dire à l'époque : moment de calme, sans pleurs, où ma fille était bien, apaisée, heureuse.
Je tirais une satisfaction d'avoir un instant de paix, de bonheur éphémère dans ma journée à la regarder dans les yeux, à créer un lien, une complicité qui m'était presque impossible de faire en dehors de ces temps là.
Après tout ça, l'allaitement est devenu pratique, naturel, simple, heureux.
Je pouvais partir n'importe où sans me préoccuper de rien, je savais qu'elle avait son lait à volonté quand elle le voulait.
Un lait sans allergènes - car je ne touchais à plus aucun produits laitiers - un lait qui ne la ferait plus hurler à la mort.
A ce jour, nous sommes toutes les deux à 33 mois de régimes sans produit laitier (vache - brebis -chèvre) et soja (Nous 3 ans le 18 février 2016)
L'allaitement est devenu une force, un appui solide pour sortir la tête de l'eau et me remettre sur les rails du moral.
J'ai mis bien 9 mois avant de voir la vie d'une autre couleur, de me dire qu'en fait j'adore être maman.
J'ai eu de la chance de trouver de bons soutiens, du soutien dans le monde des allaitantes. (En dehors de ma famille, de mon mari)
Des mamans qui m'ont mises sur la piste de l'allergie, qui m'ont donnée les bons tuyaux et les vraies infos pour l'allaitement.
J'ai connu la Leche League, et j'ai sorti la tête de l'eau. Vraiment.
J'ai eu la sensation de tout recommencer à zéro.
De me battre enfin à la loyale, d'avoir assez d'armes pour continuer cette mission passionnante qu'est d'être maman, face à une société qui ne me comprenait pas.
Avec du recul maintenant, je peux comprendre, je peux comprendre les réflexions des gens, les piques, les incompréhensions.
Ils ne me comprenaient pas. Ils ne savaient pas.
Pourquoi je me suis autant obstinée à souffrir autant, alors que j'aurais pu passer aux biberons pour dormir, ou passer le relai ?
Coller ma fille à mes parents et partir en week end avec mon homme ?
Même avec la découverte de l'allergie à ses 4 mois, pourquoi continuer de donner mon lait ? Les laits de riz maternisés ça existe.
Oui mais non, je n'étais pas prête à abandonner comme ça, à finir sur un échec.
Je n'avais pas tout donné, je n'avais pas tout découvert.
L'allaitement a été le fil rouge dans notre relation, je n'avais pas envie de le briser, pas comme ça.
Je commençais enfin à apprécier, à trouver ça agréable, à retrouver confiance en moi.
A me persuader que je faisais bien, pour le bien de mon enfant.
Je me fixais des petits objectifs, 6 mois d'allaitement, puis 1 an.
Après j'ai arrêté d'y penser.
Je me souviens avoir reçu une revue d'Allaiter Aujourd'hui, quand elle devait avoir à peine 1 an : "Allaiter après 3 ans".
Et je me souviens d'avoir dit à mon mari "C'est ça que je veux, je veux vivre ce que vivent ces mamans, je veux un jour témoigner comme elles. Regardes comme c'est beau ce qu'elles disent et ce que disent leurs enfants qui en parlent ! Ils parlent de l'allaitement avec leurs mots d'enfant. C'est beau, c'est étrange, mais c'est beau."
Et j'y suis... Voilà ! J'y suis. Demain j'aurai ma place dans la revue "Allaiter après 3 ans".
Au fil des mois, même si tout se passait bien, j'ai eu quelques coups de blues, des doutes, des questionnements.
J'étais rassurée par les ouvrages, ma fille, son évolution, et aussi par le médecin qui la suit, qui n'a jamais eu de cesse que de me motiver et de conseiller à continuer tant que ça marche, tant qu'on le veut toutes les deux.
Que c'était un contrat entre nous deux seulement. Alors je n'ai eu de cesse que de continuer...
Oui, ça n'a pas toujours été rose, c'était particulièrement dur de passer toutes mes soirées à endormir bébé au sein, et de ne pouvoir passer le relais au papa.
Toutes ces soirées où je devais attendre qu'elle s'endorme profondément pour la poser dans son lit en mode ninja ou Yamakasi.
Vous savez ? Ces jours où on maudit le parquet qui grince, la porte qui claque, le nez qui pique et nous fait éternuer, ou le papadans le salon qui tousse !
Ma fille se réveillait avec un pet de mouche (comme beaucoup d'enfant), c'était éreintant, surtout après avoir passé 1h, 2h à l’endormir au sein !
Quand je sortais de sa chambre à 23h, c'était une petite victoire quotidienne.
Mais j'étais épuisée, car je savais que le lendemain le réveil sonnait à 5h pour tirer mon lait et aller au boulot.
Ah oui, petite parenthèse, j'allais oublier, j'ai tiré mon lait pendant 21 mois pour le boulot.
J'ai tiré jusqu'à ne plus arriver à le faire, passant de 400ml par tirage à 200ml, puis un jour à 20ml.
Puis mince, 21 mois c'pas mal hein ? J'en avais raz la casquette à force, mon Dieu que j'aimais pas ça.
Maintenant - avec le recul - je sais que je peux faire un truc que j'aime pas pendant 21 mois...ça m'aura appris ça, que quand on veut, on peut !
J'ai sentie aussi vers ses 2 ans, un rejet important quand elle mettait longtemps pour finir une tétée.
Je ne supportais plus qu'elle tarde. Je pensais souffrir d'un réflexe d'éjection dysphorique, mais c'est passé, ça a duré quelques mois.
C'était horrible, quand la tétée dépassait 10min, j'avais une répulsion très forte, il fallait que la tétée cesse DE SUITE.
C'était insoutenable, j'avais des palpitations, des crampes, un nœud dans la gorge qui montait avec de la colère.
J'étais en colère, mais je ne savais pas pourquoi.
J'ai d'ailleurs cru que j'allais entrainer ma fille vers un sevrage, que mon corps réclamait la fin de cet allaitement, et qu'il n'était pas bon d'allaiter dans ses conditions.
Et d'un autre côté, j'étais nourrie d'angoisses, l'angoisse de la fin, alors que ces tétées étaient de vraies souffrances psychiques.
Je pensais que j'allais l'éloigner du sein, mais je crois que c'était juste que ça me pesait de mettre tout ce temps à l'endormir.
Je n'avais plus de soirée tranquille avec son papa, pas de temps pour moi le soir à trainer, à lire, à regarder la télé, à me détendre.
Après 2 ans, j'en ai eu vraiment marre, et j'ai passé un marché avec ma fille, qui est toujours d'actualité.
Je lui donne la tétée pendant le temps de la musique de sa veilleuse (ça dure entre 10 et 15 min), et qu'elle dorme ou pas, je sors de la chambre.
Nous avons ce rituel depuis presque 1 an et tout se passe bien.
Elle a sa tétée câlin après l'histoire de son papa et elle dort !
OUI les amis ! ELLE DORT ! J'en reviens pas moi même !
Après avoir passé des mois à l'endormir au sein, depuis qu'elle est dans son lit de "grande",
ELLE DORT !
J'en pleurerais de joie. Elle était prête, je n'ai rien forcé, et c'est bien sûr sans JAMAIS l'avoir laissée pleurer une seule fois.
Technique du 5 - 10 -15
5 minutes de bisous, 10 minutes d'histoire, 15 minutes de tétée !
A renouveler à l'infini jusqu'à que l'enfant s'endorme.
Voilà comment revisiter une certaine méthode canadienne de manière bienveillante.
Je dois dire que cette année est passée à une vitesse folle. L'allaitement a évolué.
Nous sommes entre 2 et 3 tétées par jour selon si je travaille ou non. (Et plus si elle le demande en journée, mais ça reste très rare)
Tout va bien. Nous sommes à l'amiable, tout le monde y trouve son compte.
Je ne suis toujours pas partie en week end avec mon mari, mais on le vit très bien.
Ma tété préférée reste celle du soir, alors que pendant des mois je l'ai redoutée, je l'ai râlée celle-là !
Cette année est une année particulière : elle est rentrée à l'école.
Tout se passe merveilleusement bien.
La transition gardée par mamie/école s'est bien passée.
Aucun pleur, aucune angoisse. Elle adore retrouver ses copains, sa maitresse.
Elle a pris le rythme très vite, et elle qui se couchait à 23h encore au mois d'août, se couche à 20h30 (après sa tété off course).
OUI, nouvelle victoire ! Maudissez moi, jetez moi des cailloux, c'est pas grave !
Oh avant de finir, je voulais vous faire part de la découverte d'un petit bijou.
C'est un livre, pas n'importe quel livre, c'est :
"L'allaitement long expliqué à mon psy, mon généraliste, mon pédiatre, ma voisine..." Aux éditions du Hêtres, d'Agnès Vigouroux.
Un livre d'une psychologue clinicienne, qui tord le cou aux idées reçues.
Qui permet de comprendre, d'apprendre de l'allaitement long : norme biologique de notre espèce.
Cet ouvrage nous plonge dans des théories psychologiques de l'étude du développement de l'enfant.
Comme je ne saurais résumer ce magnifique ouvrage, je vous laisse avec le dos de couverture :
" Vous l'allaitez encore ?!" s'exclament face au bambin allaité le médecin qui prescrit le sevrage au lieu d'aider la mère à mener au mieux l'allaitement, le psychologue qui croit qu'un enfant allaité l'est au même rythme qu'un nouveau-né et en tire des conclusions catastrophiques, la voisine, la belle mère, etc. L'allaitement, norme biologique de notre espèce, n'implique aucune restriction de durée. Parler d'une allaitement comme "long" est une élaboration culturelle. Le fait que notre société définisse une norme au delà de laquelle l'allaitement surprend ou choque nous apprend beaucoup sur elle-même, son rapport à l'enfance, ses représentations du corps et sur la place de la femme. En effet dans un monde où l'image sexualisée de la femme est omniprésente, pourquoi voir un enfant téter dérange-t-il ? Pudeur sélective, clichés psychologiques ? La puériculture est devenue un domaine où les accessoires sont rois. Notre culture prône la séparation, l'autonomisation, la socialisation. Mais peut-être faudrait-il commencer par favoriser les processus d'attachement. Il est urgent que les professionnels de l'enfance et de la santé découvrent la réalité de l'allaitement afin de pouvoir soutenir au mieux les personnes qui les sollicitent."
Je sens que ça va être une année intéressante, et je suis contente d'avoir toujours l'allaitement comme allié.
Je suis fière du parcours mené avec ma fille.
De cette confiance qu'on partage toutes les deux, cette complicité, cette écoute réciproque de nos besoins.
Il a été très riche ce chemin depuis sa naissance. Depuis 3 ans cette aventure m'a amenée à faire de belles rencontres et à vivre diverses expériences enrichissantes.
- Des témoignages pour la Leche League, sur leur site internet - Allaiter un bébé souffrant d’un R.G.O - ainsi que dans leur revue Allaiter Aujourd'hui.
- Un témoignage pour le site de Véronique Darmangeat, A Tires D'ailes, Allaiter et Reprendre le Boulot
- J'ai aussi laissé la trace - non sans une certaine fierté - chez Les Seintes de McMaman : Allaitement : entre allergie, burn out et réconciliation
- La création de ce blog et de sa Page Facebook.
- J'ai aussi créé un groupe Facebook, J’allaite un Bambin, qui compte pas loin de 900 membres.
Dont je souhaite remercier - chacune d'entre elles - pour illuminer mon quotidien de leur bienveillance et de leurs témoignages.
La joie de pouvoir trouver à tout moment des personnes qui partagent ma vision du maternage, de la parentalité positive et de l'allaitement long.
Mais aussi de l'éducation non violente, des méthodes alternatives et bienveillantes qui se discute sur ce groupe.
Merci de faire vivre ce groupe avec autant de douceur et d'amour.
Je suis fière du soutien sans failles du papa qui me suit dans cette aventure avec tendresse et bienveillance et que je ne remercierai jamais assez.
L'amour qu'il nous porte est essentiel. Je n'en serais pas là sans lui, sans son ouverture d'esprit, sa pensée logique et son intelligence du cœur.
Je suis heureuse du changement de mentalité autour de moi qui s'est opéré, discrètement mais sûrement. Des gens (de mon entourage) qui apprennent avec moi l'allaitement qui dure.
Nous sommes sans doute plus proche de la fin que du début, mais je me permet maintenant d'en profiter.
De prendre tout, de me nourrir de ce qui me reste avant la fin.
Car le jour où elle me dira STOP, que je sois prête ou pas, ça sera le début d'autre chose, de tout aussi grand.
Et un jour sur ce blog, je viendrai vous raconter...
Pour une fois, je laisse ma fille finir cet article.
Ses mots :
"Le poupou a le goût du sucre, ou du miel je sais pas trop..."
"Mais maman on soigne tout avec le poupou !"
"Le poupou va guérir mon bobo maman ?"
"Pourquoi ce bébé n'a pas le poupou maman ? Elle sait sa maman qu'elle a des poupou ?"
"Le poupou c'est beaucoup de joie, je les aime maman tes poupou"
"Maman je continue encore un peu le poupou, parce que je suis encore un peu petite !"
"Un histoire, un poupou et au lit !"
"Maman tu as oublié le poupou, quand même c'est pas vrai, tu es une coquine, tu me fais des blagues !"
"J'ai besoin encore du poupou un peu car je suis pas de bonne humeur ce matin !"
"Je t'aime maman, à la folie, pour tous les jours de ma vie !"
Quoi ? Tu allaites encore ?!
Photo : Natalia Vodianova, mannequin et actrice russe
Depuis que j'allaite, je suis passée par différents stades, ou qualificatifs ou "genre de mamans" d'après les gens.
La maman formidable qui allaite son nouveau né.
La maman admirable qui allaite après 1 mois.
La maman courageuse qui allaite après 3 mois.
La maman dépendante, trop fusionnelle et qui se prend la tête pour rien, qui allaite après 6 mois.
La maman qui doit avoir un soucis, un truc pas réglé dans son enfance, qui en fait trop, qui allaite après 1 an.
La maman qui est bizarre, peut être hippie ?, qui a forcément un pet au casque, qui allaite après 18 mois.
La maman qui questionne, qui dérange, qui a un lien sans doute pathologique avec son enfant, qui allaite après 2 ans...
Et finalement, je ne me retrouve dans aucun de ces qualificatifs, ni dans la maman formidable ou admirable, ni même celle de la courageuse et de la frappée du casque (bien que je suis persuadée que mon casque doit être bien dur pour encaisser tout ce que j'ai pu lire ou entendre indirectement jusqu'à aujourd'hui).
Pour moi ce qui me qualifie le mieux, c'est la maman accomplie qui répond aux besoins nécessaires et essentiels de son enfant, quel que soit son âge.
Besoin physique, physiologique, psychologie et social.
Beaucoup de mamans allaitantes au long court (entendez par là passer 6 mois) viennent demander des conseils, des arguments pour répondre aux remarques acerbes et déstabilisantes de l'entourage, des amis, des proches, des professionnels de la petite enfance, voir autres (dentiste, dermato, pharmacien, fleuriste, facteur.....).
Oui parce que ces mamans ne savent plus quoi répondre aux gens, ne savent plus comment justifier leur choix d'allaitement long.
On n'interroge jamais une maman qui donne un biberon à son enfant de 2 ans, mais on questionne et martèle une maman qui allaite un bambin du même âge.
Comme si notre identité de mère était dirigée que par ça.
Elles ne savent plus quoi faire pour qu'on arrête de les juger d'extraterrestre, de trop fusionnelles, d'incestueuses ou de tarées.
Elles ne savent pas quoi dire devant une belle famille, par exemple, qui ne cesse de lui dire "Tu devrais arrêter maintenant, tu vas en faire une chiffe molle"
Elles sont parfois à court d'arguments, car pour elles, ce qu'elles font, n'est pas forcément calculé, c'est instinctif, c'est naturel, c'est NORMAL.
Mais dans les mœurs, dans l'esprit des gens, la norme c'est un allaitement court, histoire de faire sa B.A, une tété d'accueil pour le minimum syndical "C'est bon j'ai transmit les anticorps".
Dans l'esprit des gens, la normalité c'est le biberon, la sucette, certainement pas un bambin de 2 ans, 3 ans au sein de sa mère pour s'endormir le soir.
Dans l'esprit des gens, un enfant avec des dents, qui marche et qui parle doit forcément boire du lait de vache ou tout du moins ne surtout pas boire le lait de son espèce.
Mais vous avez déjà demandé à un enfant de 2 ou 3 ans (Oui parce qu'ils parlent !) ce qu'ils pensaient du lait de leur mère ?
Vous seriez surpris et peut être même attendri de le savoir.
Personne s'offusque de voir un enfant de 3 ans avec un biberon devant la télé, mais un enfant de 3 ans au sein de sa mère avant d'aller dormir soulève les foules, choque, perturbe, dérange.
Mais ça dérange quoi ? Qu'est-ce que ça bouscule en vous ? Qu'est-ce qui est choquant pour votre personne ?
Quand je vois ces mamans venir demander du soutien sur des groupes d'allaitement pour faire face à un futur RDV chez le pédiatre ou à une future réunion/repas de famille ça me rend nostalgique (dans le mauvais sens du terme) de ce que j'ai pu vivre jusque là.
Je vois ces jeunes mamans qui allaitent leur bébé de 4 mois, 5 mois, 8 mois venir vers nous, las, vexée, humiliée, désarmée, abandonnée, blessée et la peur au ventre d’affronter l'Autre, face à un geste qu'elle trouve juste normal, sain et utile, je me demande si ça c'est normal ??
Vous trouvez ça normal vous de juger un acte si naturel ?
Vous trouvez normal de juger de ce qui ne vous regarde pas ?
Vous trouvez normal de savoir ce qu'il y a de mieux pour un enfant qui n'est pas le votre ?
Vous trouveriez normal qu'on se mêle de votre choix de vie et d'alimentation ?
- Quoi tu manges du Nutella, mais tu sais que le Nutella c'est de la merde en pâte ?
- Quoi tu as un chien ? Mais tu sais que les chats sont mieux parce que...
- Quoi tu utilises du papier toilette lotus ? Mais tu sais que ceux de carrefour sont bio et....
- Quoi tu regardes TF1, mais tu sais que TF1 c'est de la connerie, c'est pour les nigauds et....
- Quoi tu manges de la viande ? Mais tu sais que les carnivores sont....
- Quoi tu fêtes Noël, La St Valentin et les autres fêtes commerciales, tu es donc un vendu de la société...
Vous trouveriez normal qu'on vous attaque sur votre condition de parent, qu'on vous juge sur le nombre de biberon que vous donnez par exemple ou sa quantité ?
- Quoi ? Tu donnes un biberon de 180ml à ton bébé de 1 mois alors que son estomac ne peut pas en contenir plus de 150 ??
Il faut se poser les vrais questions, les plus essentielles, pertinentes.
Celles favorables pour l'enfant, ses besoins et celui de SA mère.
Il faut changer le regard des gens, changer la "normalité", faire évoluer les mœurs.
sein pendant au moins 6 ans. Une référence qui en dit long dans un pays ou
la lutte est le sport national !
Pour lire la suite du fabuleux article : *Que serait l’allaitement dans un endroit où tout le monde le pratiquerait ?
Une Canadienne vivant en Mongolie en a fait l’expérience.* de Ruth Kamnitzer
6 ans donc pour devenir un demi Dieu, comme on les appelle là bas, ça bouleverse un peu nos idéaux de Français pudiques et puritains, non ?
Et dire qu'on voit des Films, en France, comme 50 Nuances de Greys faire 2 millions d'entrée au cinéma en 5 jours, et qu'on s’horripile devant un bout de sein qui nourrit son enfant.
Le sein nourricier ça dérange, mais avec une pince à téton dessus ça fait "fantasmer".
Moi je me questionne, tout ceci m’interpelle, vraiment, sincèrement.
En Mongolie, l’allaitement maternel ne signifie pas dépendance et le sevrage
du sein n’est pas un but. Les Mongols savent que leurs enfants vont grandir.
En réalité, le Mongol moyen, âgé de 5 ans, est beaucoup plus indépendant de
sa mère que n’importe quel enfant occidental, allaité au sein ou pas. Il n’y
a pas lieu de faire une course au sevrage.
Élever mon fils en Mongolie m’a permis de me rendre compte qu’il y avait en
vérité des millions de façons de faire, et que j’avais l’embarras du choix.
Pour la durée de « carrière de téteur » j’ai dû faire face a une multitude
de défis, essayer et laisser beaucoup d’idées reçues et de pratiques
populaires jusqu’à ce que je trouve mon propre style. Je suis ravie d’avoir
allaité Callum aussi longtemps. Je n’aurais jamais cru qu’il allait téter 4
ans ! Je suis convaincue que l’allaiter est le meilleur investissement que
j’aie pu faire pour mon fils et que l’allaitement jusqu’à son sevrage
naturel aura un effet permanent sur sa confiance, sa personnalité, le fait
qu’il se sent en sécurité ainsi que sur notre relation mère-fils. Puis quand
il gagnera la médaille d’or en lutte, j’attendrai qu’il me remercie.
Que pouvons nous faire ? Que pouvons nous dire sur l'allaitement long ?
Que peut on dire ?
Pour faire changer ces mentalités, pour répondre à ces personnes qui nous scrutent, nous jugent et nous font part de leur remarques (erronées) sur l'allaitement long ?
Des remarques qu'on a même pas envie de savoir en fait. Leur opinion on s'en tamponne l'oreille droite avec une babouche (Fan du Donjon de Naheulbeuk levez la main !)
Pour tous ceux qui nous mettent une pression pour arrêter, et qui se permettent de nous faire croire que c'est nous qui faisons fausse route, tout ça parce que pour EUX ce n'est pas normal.
En m'appuyant (et en citant) des expériences lues ou entendues (sites, blog, forum, groupe facebook), ou bien sur des revues d’allaitement comme Allaiter Aujourd’hui de La Leche League, et bien sûr sur la base de données de La Leche League France.
J'ai fais une liste non exhaustive à ce qu'on pourrait leur répondre, leur renvoyer quand on est démuni d'argument social ou scientifique.
Vous pourriez d'abord leur dire que l'allaitement est tout aussi un choix personnel qu'un sujet de santé publique.
Vous pourriez dire que l'OMS préconise l'allaitement jusqu'à AU MOINS 2 ans et plus si la mère et l'enfant le souhaite.
Vous pourriez dire aussi...
- Que l'allaitement n'est pas qu'une question de nutrition et qu'il y a bien d'autres dimensions importantes dans le fait de donner le sein à son enfant.
Donc l'argument "Le lait après un an n'apporte plus rien à l'enfant", n'a plus lieu d'être, car il n'y a plus que le fait nutritionnel.
Et puis pour les plus têtus, vous pouvez leur citer la Leche League :
Le lait d’une femme qui allaite un enfant de 18 mois est tout aussi riche que celui d’une femme qui allaite un bébé de 3 mois5. Certaines études récentes tendraient même à prouver qu’il est plus riche.
- Que vous faite attention à la santé future de votre enfant mais aussi à la votre.
Depuis que dans les recherches médicales sur les effets de l'allaitement, on s'intéresse à sa durée, on s'aperçoit que ces effets sont "dose-dépendants", c'est-à-dire en proportion directe avec la quantité de lait maternel consommée. Pour certaines affections, la protection à long terme est d'autant plus importante que l'allaitement a duré longtemps.
[...]
Et n’oublions pas que les effets de l’allaitement sur la santé de la mère sont également dose-dépendants. C’est ainsi qu’une étude récente13 a montré que l’allaitement diminuait le risque pour la mère de développer un diabète de type II. Les femmes qui avaient allaité au moins un an avaient environ 15 % de moins de risques que celles qui n’avaient pas allaité du tout, et chaque tranche de douze mois d’allaitement supplémentaire diminuait encore le risque de 15 %.
Il y aurait plein plein plein d'études à rajouter ici, mais c'est aussi bien d'aller les trouver sur la base documentaire de L.L.L
- Que vous lui apporter un meilleur développement cognitif et cérébral.
Le lait maternel est plus riche en sucre que le lait de vache, et le carburant du cerveau est le sucre.
Le lait maternel permet un bon développement cérébral, connexion neuronale, quoi de mieux pour un enfant en pleine fabrication et maturation cérébrale ?
- Que ça participe à une meilleure relation et un meilleur rapport parent/enfant
La dimension affective, le lien d'attachement est tout aussi important que le côté nutritionnel que tout le monde semble avancé en premier.
Là où tout le monde pointe l'importance de couper le cordon très vite avec son enfant pour qu'il devienne le plus vite autonome, il y a des études...
Les auteurs concluaient que l'allaitement long semblait favoriser des rapports parents-enfants de meilleure qualité.
Les mères qui allaitent longtemps insistent elles aussi sur la force du lien mère-enfant ainsi tissé, et les bénéfices émotionnels qu’elles en retirent, ainsi que leur enfant. C’est ce qui ressort par exemple d’une étude sur le vécu de 179 mères allaitantes « au long cours »17 qui, si elles parlent des difficultés à allaiter longtemps dans un environnement peu soutenant voire franchement critique, n’en disent pas moins que les aspects positifs pour la relation mère-enfant l’emportent de loin sur ces aspects négatifs.
- Que vous leur apporter confiance en soi, et une meilleur adaptation sociale.
Un enfant qui peut gérer ses peurs, ses douleurs et son stress en venant téter sa mère.
Qui fait alors le plein de confiance pour repartir combattant dans ce qu'il avait à faire.
*Pour retrouver toutes les notes et référence des études : L’allaitement quand il dure
- Que vous aimez ça.
Ce lien, ce partage, cette relation pleine de sens, de tendresse et de confiance.
Ce sentiment de satisfaction de répondre aux besoins de son enfant.
La joie de lui apporter le meilleur et les meilleures chances dans la vie.
- Vous pouvez dire pour les plus "écolos" que
Récemment, on s'est fortement préoccupé de la pollution du lait maternel, avec la crainte que cela puisse induire des maladies chez l'enfant allaité. L'un des buts de cet article était de confronter les inconvénients liés à la pollution du lait maternel aux avantages de l'allaitement. La conclusion est qu'actuellement les avantages de l'allaitement restent très supérieurs aux inconvénients induits par la pollution du lait maternel ; et ce, même dans les régions fortement polluées.
- Que c'est bon pour le cœur
Une récente étude portant sur près de 140 000 femmes ménopausées (âge médian : 63 ans) montre en effet que celles qui ont allaité (en moyenne trente-cinq ans plus tôt) risquent moins de souffrir de crises cardiaques, d’attaques cérébrales et de maladies cardiovasculaires. Et plus longtemps elles ont allaité, plus le risque diminue.
La raison en serait le fait que les femmes qui ont allaité ont accumulé moins de graisse, notamment abdominale (facteur de risque bien connu du syndrome métabolique), suite à leurs grossesses, et aussi peut-être l’effet d’hormones stimulées par la lactation.
Schwarz EB et al, Duration of lactation and risk factors for maternal cardiovascular disease, Obstetrics & Gynecology 2009 ; 113(5) : 974-82.
- Que ça ne regarde que vous et votre enfant.
Que c'est VOTRE choix pas le leur, et que vous et votre enfant méritez le respect de ce choix.
Comme vous respectez le choix qu'on peut ne pas vous comprendre et faire comme vous.
Pour finir cet article, je laisse la place au Dr Jack Newman, Pédiatre du service des urgences de l’Hôpital des Enfants Malades de 1983 à 1992 et chef de ce service pendant un certain temps, il a fondé la première clinique d’allaitement en milieu hospitalier au Canada en 1984. Il a fini par y travailler à temps complet afin d’aider les mères à réussir leur allaitement. Il a été consultant pour l’UNICEF dans le cadre de l’Initiative Hôpital Ami des Bébés et a évalué les premiers Hôpitaux Amis des Bébés au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Canada.
Et l’allaitement maternel rendrait les bébés dépendants? N’en croyez pas un mot. L’enfant allaité jusqu’à ce qu’il se sèvre de lui-même (entre 2 ans et 4 ans, habituellement) est en général plus autonome et, plus important encore, peut-être, plus sûr de lui dans son indépendance. Il a reçu réconfort et sécurité au sein, jusqu’à ce qu’il soit prêt à se sevrer. Quand il franchit cette étape, il sait qu’il a réussi quelque chose, qu’il a fait un pas en avant. C’est un des jalons de sa vie.
Souvent, on pousse les enfants à devenir « indépendants » trop rapidement. À dormir seuls trop tôt, à être sevrés trop tôt, à se passer de leurs parents trop tôt, à tout faire trop tôt. Ne les poussons pas, ils deviendront autonomes bien assez vite. Pourquoi se presser? Bientôt, ils quitteront leurs parents. Voulez-vous qu’ils quittent la maison à quatorze ans? Lorsqu’on satisfait un besoin, il passe. Lorsqu’on ne satisfait pas un besoin (comme celui d’être allaité et d’être près de maman), le besoin demeure tout au long de l’enfance et même l’adolescence.
Bien entendu, l’allaitement maternel peut, dans certains cas, servir à encourager une dépendance excessive. Mais on peut en dire autant de l’alimentation et de l’entraînement à la propreté. Le problème est ailleurs, pas dans l’allaitement.
Que dire d’autre?
Malgré leur importance, les bienfaits nutritionnels et immunologiques de l’allaitement maternel d’un bambin n’en sont pas l’aspect le plus important. Je crois que ce qui compte le plus dans l’allaitement d’un bambin, c’est la relation spéciale entre la mère et l’enfant. L’allaitement maternel est un geste d’amour porteur de vie. Cela se poursuit lorsque le bébé devient bambin. Toute personne sans préjugés qui observe l’allaitement d’un bébé déjà grand ou d’un bambin peut témoigner de la magie de ce geste tout particulier, presque magique, qui transcende la simple alimentation. Un bambin qu’on allaite peut soudainement éclater de rire, sans raison apparente. Le plaisir que lui donne le sein n’est pas seulement alimentaire. Et si la mère se le permet, l’allaitement sera pour elle aussi une source de plaisir, et pas seulement parce qu’elle nourrit son enfant. Évidemment, ce n’est pas toujours facile, mais qu’est-ce qui l’est? Quand tout va bien, toutes les difficultés sont oubliées.
Et si l’enfant tombe malade ou s’il est blessé (ce qui arrive nécessairement quand il rencontre d’autres enfants et qu’il devient plus audacieux), quelle meilleure façon de le réconforter qu’en lui offrant le sein? Je me souviens de nuits à l’urgence de l’hôpital, où des mères qui n’allaitaient pas promenaient leur enfant de long en large, dans les couloirs, en essayant, souvent en vain, de les réconforter, tandis que les mères allaitantes étaient assises calmement, leur enfant au sein, apaisé, sinon soulagé. Par l’allaitement, le mère et l’enfant se réconfortent mutuellement.
Lire plus : Allaiter un bambin : quelle drôle d’idée !
La maman de Lyli, allaitée depuis 27 mois
Allaiter une bambine
Pour commencer j'aimerais partager une citation D'Ewdige Antier (Pédiatre)
Et quand l'enfant a plus de 2 ans, qu'est ce qu'on fait ?
Notre société française fait que l'allaitement n'est pas forcément bien vu.
Ce qui est paradoxal car j'ai croisé des mamans qui disaient au contraire, avoir été culpabilisé de ne pas le faire.
Des mamans qui auraient été jugé de ne pas donner le sein (de ne pas essayer).
Alors la citation d'Ewdige Antier résonne en moi, effectivement, il faudrait alors allaiter un peu, mais pas trop pour être une "bonne maman".
C'est à dire qu'on est jugé quand on allaite pas, et quand on le fait trop longtemps.
Mais pourquoi ?
Alors que la populasse est prête a écouté et intégré certaines recommandations de l'OMS et l'INPES (5 fruits et légumes par jour, 3 produits laitiers par jour...)
Pourquoi n'arrive-t-elle pas a intégré les recommandations de ces derniers sur l'Allaitement Maternel ?
A savoir :
Droit au soutien à l'Allaitement Maternel - Facebook
Voilà, l'allaitement est recommandé de manière exclusive jusqu'au 6 mois de l'enfant, et 2 ans voire plus si l'enfant et la mère le désirent, avec une alimentation diverse et variée.
Et la plus part des gens à qui je le dis en perdent leur dent, ils n'étaient pas au courant...
(Mais ils ne sont pas au courant non plus que la publicité du lait infantile 1er âge est interdit en France.)
Pourquoi donc sommes nous si coincé en France ?
Pourquoi il ne me semble pas naturel parfois de dire l'âge de ma fille que j'allaite ?
Pourquoi je préfère allaiter dans ma voiture quand je suis à l'extérieur, ou dans une chambre quand je suis chez des amis, alors que je n'étais pas plus gênée que ça quand elle ne savait pas marcher ?
Je me suis même trouvée une fois en train de l'allaiter dans les toilettes d'un restaurant.
Il faut dire aussi que passer un âge, les tétés sont devenues assez acrobatique et que ma fille est distraite très rapidement.
Mais quand même quand j'étais dans les chiottes, quelle honte j'avais !
Je n'avais pas honte d'allaiter, mais honte de le faire dans les toilettes, qui va déjeuner au WC de nos jours ?
Et aujourd'hui j'ai honte de la société qui m'a poussé à faire ça.
J'ai honte de ne pas avoir su montrer à ma fille que c'est "normal" et qu'on a pas à se cacher pour faire ce qu'il y a de plus naturel.
Je me suis promis de ne plus recommencée.
Je veux lui apprendre et lui faire comprendre que c'est la nature et que c'est culturel.
Car dans certains pays, ça ne pose aucun problème.
J'ai d'ailleurs lu un article qui m'a aidé à déculpabiliser.
Je vous le partage ici :
*L’allaitement maternel dans les terres de Gengis Khan.* De Ruth Kamnitzer
Parfois pour rire, je me dis que j'ai envie de prendre un drap, de mettre toutes mes affaires dedans, ma fille sous le bras et de partir vivre en Mongolie avec mon mari.
Mais finalement je ne le ferais (peut être) jamais, et je reste là en France a essayé de changer les mentalités.
Je ne pense pas bien sûr à un pays des bisounours, où tout le monde allaiterait, mais où celles qui le font au delà de quelques mois et de quelques années ne soient pas jugées ou regardées avec de gros yeux culpabilisateurs ou méprisants.
Je n'ai encore jamais trop eu de commentaires négatifs sur mon allaitement, beaucoup de question, d'interrogation, mais rien de personnel encore, ou alors les gens sont discret.
Et tant mieux.
J'en aurais des choses à répondre je pense.
Allaiter j'aime ça, mais c'est pas parce que j'aime ça que je suis une extraterrestre ou mal dans ma tête ou dans ma peau.
Je ne pense pas être si déséquilibrée que ça, ou alors je suis dans un total déni et ma foi, vu que personne en est malheureux, je continue comme ça.
Certains sont addict à la clope, moi c'est l'allaitement.
Voilà, je pense que ça m'apportera plus à ma santé et celle de mon enfant qu'une cigarette, qu'un Mc Do, qu'une bière, un pet"...
Pourtant quelqu'un qui fume, (qui détruit sa vie = et c'est pas moi qui le dit! *peace and love*) c'est moins choquant, c'est plus "naturel" dans notre société !
(Disons qu'on rencontre plus de gens fumer, qu'une bambine de 2 ans au sein de sa mère hein ?)
Oui, c'est moins choquant quelqu'un qui fume qu'une maman qui souhaite donner le meilleur à son enfant (immunité, anticorps, réconfort, amour, douceur, sécurité, santé...)
Alors bon, je me dis que la société marche sur sa propre tête.
Et que c'est donc pas moi qui est un soucis (CQFD).
Et finalement c'est quoi allaiter un bambin ?
Quel impact ça peut avoir sur ma vie ?
Je trouve qu'il y a eu plus de sacrifices en début d'allaitement, que maintenant.
Je parle de sacrifices, mais je ne l'ai pas vécu en tant quel tel en fait.
Ce que je veux dire, c'est que j'ai repris le boulot à ses 4 mois et demi, et alors qu'avant je pouvais rester boire un verre ou trainer sur le parking avec mes collègues, après le boulot je rentrais aussitôt pour allaiter ma fille, car je ne voulais pas sauter de tétés, qu'il fallait que je tire mon lait aussi (pour prévoir le bib du lendemain).
Il y a aussi quelques soirées où je ne suis pas allée, car je voulais rester allaiter ma fille, et que je savais qu'elle allait se lever la nuit.
Il y a des endroits où je ne suis pas allée de peur de ne pas pouvoir l'allaiter tranquillement.
Il y a des films à la télé que j'ai raté pour endormir ma fille au sein, laissant mon mari seul devant son assiette.
C'est vers ses 9 mois où j'ai commencé à me décoincer un peu.
C'était pendant nos 1ère vacances à 3.
Nous sommes partis une semaine dans le Périgord et j'ai trouvé que l'allaitement était vraiment vraiment (vraiment) pratique !
On partait de l'hôtel avec le porte bébé, 3 couches dans mon sac, une petite bouteille d'eau et du coton.
Je savais qu'on aurait besoin de rien d'autre vu que le mini BAR néné était là.
Dès que ma fille avait faim, soif => le sein.
Dès qu'elle pleurait un peu de trop => le sein.
Dès qu'elle s'agitait => le sein
Dès qu'elle n'arrivait pas à s'endormir => le sein.
On a vraiment passé de bonnes vacances, très détendues, sans stress.
Et je pensais que ça serait l'inverse avec un bébé de 9 mois.
Et pourtant ma fille est pas du genre "petit" ange, c'est plutôt une pile qu'Alcaline voudrait bien breveter !
Mon meilleur souvenir est une tétée dans la forêt; après la visite du Château de Commarque
Elle venait de se réveiller.
Photo souvenir :
Au fil des mois l'allaitement s'adapte vraiment à nos besoins tout comme aux besoins de l'enfant.
Je l'ai vraiment perçu comme ça.
Je ne me suis jamais rendu compte que j'allaitais un bébé plus grand chaque mois, car chaque mois l'allaitement était différent.
J'ai ressentit juste que je faisais plus de chose que quand elle était bébé.
Elle ne tétait plus comme un bébé, alors je pouvais rester sur le parking pour discuter avec mes collègues, m'absenter une soirée entière pour une invitation ou un restau.
Je pouvais partir faire des courses sans courir pour rentrer à la maison et allaiter bébé, car je savais qu'elle ne voudrait pas téter pendant mon absence.
Et qu'elle attendrait patiemment que je rentre pour me sauter dessus.
J'ai commencé aussi vers ses 1 an à reprendre le travail de nuit.
J'ai été très angoissée de me dire "Et si elle a besoin de moi dans la nuit ?"
Les premières nuits sans moi se sont très bien passées et je ne l'aurait pas cru.
C'est après, quand j'étais là que c'est devenu plus difficile.
L'endormissement a été source d'angoise pour elle, et ça a duré un bon mois.
A la fin de ce mois, j'ai refait des nuits au boulot, et après ces nuits ça a été dur de nouveau pendant une grosse semaine.
Et puis ça a été terminé. Elle a intégré mon absence, l'absence de ce sein la nuit, et ça a été bénéfique, dans le sens où elle n'angoisse plus de ne pas avoir ce sein même dans la journée.
Je fais en sorte encore aujourd'hui qu'elle est le plus souvent le sein avant d'aller se coucher et le matin au réveil.
Parfois ce n'est pas possible, comme quand je fais les nuits, je pars avant qu'elle ne s'endorme.
J’essaie de rester disponible pour elle, non pas parce que je lui donne le sein, mais parce que je suis sa mère.
Et qu'elle n'a pas à pâtir de mon travail plus qu'il ne se doit.
Depuis qu'elle a 22 mois environ, je ne tire plus mon lait, et je découvre aussi une nouvelle liberté.
Je ne suis plus tributaire d'une machine, et j'ai retrouvé du temps en plus.
J'ai tiré tous les matins à 5h30 pendant 20 mois mon lait.
C'était tout un rituel.
Aujourd'hui, elle a 25 mois et j'en ai retrouvé un autre de rituel, c'est de lui donner le sein le matin vers 6h, juste avant de prendre la voiture pour aller au travail.
C'est sacrément plus agréable et pus satisfaisant, que d'être assise sur mon canapé froid avec mon tire lait.
Tous les matins je prends mon shoot de câlins.
Elle est endormie, ne se réveille pas, ou parfois entrouvre un œil pour me dire "bonjour maman", et je la repose dans son lit, et elle s'endort aussi sec !
Quand je fais les nuits, je suis heureuse de rentrer le matin à 7h30 et d'attendre qu'elle se réveille (si elle l'est pas déjà).
On a un tendre moment dans sa chambre. Après sa tété réveil/petitdéj je la laisse à ma mère et je m'en vais dormir satisfaite et apaisée.
Lors d'une soirée ou d'un mariage, je m'esquive quelques minutes à peine pour répondre à ses besoins.
Tout comme on irait changer la couche d'un petit, les gens ne font pas attention à notre absence.
J'allaite en général dans ma voiture, mais moi ça me va, je suis assez pudique et surtout égoïste de ce moment.
Ca me permet d'avoir une bulle d'oxygène pendant une soirée que je trouverais longue, ou une soirée avec trop de bruit.
C'est un moment où on se retrouve toutes les deux en tête à tête, parfois papa nous accompagne.
Et c'est apaisant, rassurant, autant pour elle que pour moi.
Elle sait que je suis disponible, même en tenue de soirée.
Je trouve si pratique l'allaitement d'un bambin.
Je ne me prive de rien, on a trouvé un rythme parfait.
J'aurais profité de toutes les facettes de cet allaitement.
Et j'ai grandit avec lui.
Je me dis qu'il y a tant de chose dont je profiterais sur un prochain allaitement, allégée de tout ce qui a été le plus difficile à gérer.
Allaiter un bambin n'a rien de comparable qu'allaiter un nouveau né de quelques jours/semaines.
C'est même différent que d'allaiter un bébé de moins d'un an.
Là où j'ai eu l'impression de dire que j'allaite un bambin, ce n'est pas quand elle a marché (1 an), c'est quand elle a pu tenir une "conversation" avec moi.
J'aime l'entendre me dire
- "Maman après je pourrais avoir poupou s'il te plait ?"
- " Maman le poupou il est doux et bon"
- "Oh noooon maman pardon j'ai oublié le poupou, je peux l'avoir maintenant s'il te plait ?"
- "Merci maman pour ton poupou tout doux, je vais jouer maintenant"
- "Maman tu peux donner poupou au bébé, il est tombé, il a bobo"
- "Je vais faire pipi, puis après le poupou et ensuite dodoooo" (faut voir les mois et les mois où j'ai attendu qu'elle me dise ça, avant c'était "NOOOON je veux pas aller au dodo!!")
- " Je t'aime maman d'amour, botou botou"
- "Le poupou il soigne tous les bobo"
Quoi de beau avec cet allaitement long ?
Une découverte intéressante et enrichissante.
La rencontre de mamans formidables.
L'envie d'un maternage proximal, d'une éducation sans violence.
L'apprentissage de la parentalité positive.
La création d'un groupe Facebook : J’allaite un Bambin (sevrage naturel, éducation non violente, bienveillance, parentalité positive, CL, HNi...)
Dans la continuité ce blog, qui m'inspire et me permet de partager des idées, des envies, des espoirs.
J'ai appris à dépasser et comprendre mes limites, à aller au delà de moi même.
J'ai appris à me faire confiance et à avoir confiance à ma fille.
Ça m'a aidé dans mon quotidien où j'ai vécu des choses (sur le plan professionnel) pas évident.
Allaiter un bambin c'est aussi ça :
C'est des tétés à rallonge quand on est pressé.
Du style j'ai THE rendez vous (ça marche aussi avec le fait que je dois partir au travail), je veux donner la tété avant de partir pour avoir l'esprit tranquille, et la tété qui d'habitude dure 5min, là dure 10-15min.
Parce que Mademoiselle a décidé qu'elle déciderait, qu'elle prendrait son temps...
Son temps pour me mettre un doigts dans l'oeil, dans l'oreille, dans le nez (et pas forcément dans cet ordre là !)
Ou bien me tirer l'oreille, le collier, m'enlever les boucles d'oreille (et hop des boucles d'oreille à aller chercher dans les coussins du canapé ou sous l'armoire).
Ou encore me pincer le bras, me tirer les cheveux coiffés, me mettre le pieds dans la bouche (avec ou sans chaussure!)
C'est aussi des hauts plus larges qu'à l'origine, à force de tirer dessus pour sortir le sein.
C'est des tonnes et des tonnes de soutiens gorges que je ne peux plus mettre (ceux qui date d'avant ma grossesse et trop petits)
C'est des manteaux que je ne ferme plus (étroit du haut)
C'est se dire "PutainG elle a 20 dents ! Comment j'en suis arrivée là ?" (noter l'accent du Sud ;) )
C'est avoir une petite fille courir vers moi et essayer d’éclipser le soutien gorge.
C'est aussi une petite fille qui installe le coin "tété" toute seule, elle apporte les coussins et la couverture que maman mets sur ses jambes et s'installe et attend "sagement" sur le canapé. (Sagement sous entend qu'elle saute dans tous les sens à me faire sortir le cœur de la poitrine, ça c'est histoire que j'arrive plus vite)
Pour moi allaiter un bambin c'est aussi la fin des engorgements et compagnie du début.
Bien que je n'ai jamais eu de "fuites" quelconque, je n'ai plus cette tension des débuts.
C'est ne plus tirer son lait (j'ai failli l'oublier celui là) !!
C'est aussi s’attendrir comme au premier jour quand elle s'endort au sein. (Ce qui se fait rare)
C'est aussi se rendre compte de la bonne santé qu'apporte cette sEinteté.
Et après ?
Je ne prévois pas la suite, je suis sur la route que ma fille décide de prendre.
Je sais juste qu'on vise un sevrage naturel.
J'espère qu'elle saura me le dire, et que je serais prête avec elle.
Ça m'inspire un article sur le sevrage naturel... *à suivre*
La maman de Lyli
C'est la faute de l'allaitement
Cet article est inspiré par ce que j'entends, ce que je lis souvent depuis que j'allaite.
C'est bizarre mais avant d'allaiter je n'entendais jamais ça autour de moi, en fait, c'est tout simplement car autour de moi personne n'a allaité.
Maintenant c'est partout que je vois "c'est parce que tu allaites" en réponse à un soucis de l'enfant (ou même quand il n'y a pas de soucis).
Cette phrase marche avec tout !
Best Of du "C'est la faute de l'allaitement"
Bébé ne fait pas ses nuits ? Oh mais c'est parce que tu allaites !
Bébé ne veut pas dormir dans ton lit ? Oh mais c'est parce que tu allaites !
Bébé est toujours dans tes bras ? Oh mais c'est parce que tu allaites !
Bébé n'a pas sorti encore sa première dent ? Oh mais c'est parce que tu allaites !
Quoi ? Bébé ne marche pas encore à 1 an ?!? Oh mais c'est parce que tu allaites !
Bébé n'aime pas les légumes verts ? Oh mais c'est parce que tu allaites !
Bébé est capricieux, il te manipule ! Oh mais c'est parce que tu allaites ! (Double compilation celle ci n'est-ce pas ?)
Bébé s'est pris l'angle de la table basse en faisant du 4 pattes ! C'est sans doute du fait que tu l'allaites ça !
Bébé tape et mord ! C'est à cause du sein !
Bébé fait caca 2 fois par jour ? L'allaitement je te dis !
Bébé finit pas son assiette ! C'est parce qu'il boit encore ton lait !
Tu as les gencives qui saignent, c'est parce que tu allaites encore !
Tu as mal aux dents, au dos, au cul, c'est parce que tu allaites encore !
Tu dors mal la nuit, c'est parce que tu allaites encore !
Tu pètes plus fort que ton mari, c'est à cause de l'allaitement !
(...)
Je m'arrête car je pourrais continuer des heures !
On aurait tous envie de répondre : "Et toi toutes les conneries que tu dis, c'est sans doute parce que tu n'as pas été allaité tu crois ?"
Non en fait le problème, c'est le manque de formation des professionnels et donc le manque de connaissances et d'informations sur l'allaitement maternel.
Quand on allaite, c'est toujours la première réponse qu'ont les gens avec nous (si on a le malheur de se plaindre).
Alors que si on n'allaitait pas, je suis sûre que la réponse ne serait pas la même ?!
On aurait essayé de trouver une autre cause aux pleurs d'un enfant par exemple, ou à la perte de poids....
Comme si tous les item cités plus haut (même avec humour) n'appartenaient qu'aux enfants allaités.
Combien d'enfants au biberon et qui ne font pas leur nuit en sortant de la maternité ?
Combien d'enfants au biberon sont aussi Non stop dans les bras de leur parent ?
Combien d'enfants au biberon n'aiment pas les légumes ?
Combien d'enfants au biberon pleurent beaucoup ?
Combien d'enfants au biberon tapent et mordent (moyen d’expression et de communication "NORMAL" pour un tout petit)
Combien d'enfants au biberon ne marchent pas avant 18 mois et ne parlent pas avant 2 ans ?
Ça me tue d'entre tout ça.
Le pire c'est qu'au début de mon allaitement j'ai énormément culpabilisé avec toute cette désinformation du "c'est la faute de l'allaitement".
Je me disais sans cesse : "je n'aurais jamais du me prendre la tête, j'aurais du passé au biberon, je suis une mauvaise mère, ils ont peut être raison"
Les gens auraient peut être agis différement avec moi ?
Bien qu'ils auraient toujours trouvé à redire, du style "Tu lui donnes trop de biberon ou pas assez" ou "Tu en mets trop dedans" ou "Tu ne lui fais pas correctement le rot"
Enfin, en fait je ne regrette en rien d'allaiter, quand on s'y connait un peu, qu'on se documente, qu'on se fait soutenir par des professionnels en allaitement, qu'on bouche nos oreilles et qu'on se fait un minium confiance...tout roule !
C'est juste que ça me tue pour les mamans qui débutent et qui auraient envie de croire à tout ça.
Lorsqu’il y a un problème, c'est si facile de viser l'allaitement.
Surtout quand on y connait rien.
C'est ça le pire, c'est que personne s'y connait, justement, en allaitement.
Et avec un peu "de chance" (pour être ironique), la maman qui allaite n'y connait pas non plus grand chose, donc ça amène souvent à des sevrages.
C'est toujours la tante de machintruc, la voisine, la grand mère de tartanpion qui n'y pipe rien et qui a allaité 2 semaines (parce qu'elle n'avait plus de lait off course) qui fait ce genre de remarques.
Ce que les gens ne savent pas !
Les gens ne savent même pas ce qu'est un pic de croissance, une position correcte d'allaitement, une bonne prise en bouche de bébé.
Ni même ce que c'est les jours de pointe, les grèves de tétés.
Ils ne savent pas plus qu'il faut allaiter à la demande et aux signes d'éveils (et ce que ça veut dire).
Ils ne savent pas non plus ce qu'est et reconnaitre un R.E.F (Réflexe d’Éjection Fort)
Ils ne connaissent pas les confusions sein/tétine, ni la couleur des selles d'un bébé allaité.
Ils ne savent même pas que les allergènes passent dans le lait maternel, et qu'on peut être intolérant via le lait maternel (comme ils ne se sont jamais douté que les pleurs, les coliques, le R.G.O et les troubles du sommeil de ma fille étaient liés à une allergie aux protéines de lait de vache)
Les gens ne savent pas non plus (et les professionnels ont tendance à l'oublier) que l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) et l'I.N.P.E.S préconisent un allaitement exclusif (rien autre que le LM) jusqu'au 6 mois de l'enfant et la poursuite de l'allaitement maternel jusqu'au 2 ans ou PLUS de l'enfant.
Un autre billet "Allaiter une bambine" sur mon blog, dans la continuité de cet article.
Les gens ne savent pas non plus les propriétés généreuses qu'offrent le lait maternel (antibactérien, imputrescible, cicatrisant,...) et de ce fait ne savent pas qu'il peut être utilisé pour soigner des conjonctivites, des otites, être fait en lavage de nez, soulage et apaise les brûlures liées au R.G.O (...)
Ils ne savent même pas que le lait maternel se digère en même pas 30min, et qu'il est normal et pas rare qu'un bébé tète de ce fait toutes les heures.
Il ne savent pas non plus que dans le lait maternel tout est en taux parfait, car lors de sa fabrication, s'il manque quelque chose, ça ira puiser dans les réserves de la mère pour être parfait pour l'enfant. (Donc l'histoire du lait pas assez nourrissant, pourri, pas nutritif, acide ou carencé ça n'existe pas)
D'ailleurs peu de gens savent que la dénutrition dans les pays sous développés commence au moment du sevrage du lait maternel des enfants.
Tout comme le mythe du "je n'ai pas pu allaiter car je n'avais plus/pas de lait" qui est bel et bien qu'un MYTHE, dans plus de 95% des cas c'est du à une désinformation qui entraine à un sevrage précoce de l'enfant.
Plusieurs options dans ce cas :
Bébé tète moins = moins de stimulation = moins de lait = sevrage précoce.
Bébé fait une confusion sein/tétine (introduction d'une biberon, d'une tétine)= bébé tète donc moins et moins bien = baisse de la lactation = sevrage précoce.
Dans le même principe : donner 1 biberon ou 2 à la place d'une tété = 2 stimulations en moins = mauvais message passé au corps = fabrication de moins de lait = baisse de lactation = sevrage précoce.
Bébé prend mal le sein (mauvaise position d'allaitement) = mauvaise stimulation = baisse de la lactation = sevrage précoce.
Bébé n'est pas allaité à la demande (sous conseil foireux du pédiatre qui dit d'espacer toutes les 3h par exemple) = moins de stimulation = baisse de lactation = sevrage précoce.
Manque de sommeil, stress intense, choc émotionnel, retour de couche, prise de pilule contraceptive peut aussi entrainer une baisse de la lactation.
Bébé a un frein de langue/de lèvre = mauvaise prise en bouche = mauvaise succion = mauvaise stimulation = baisse de la lactation = sevrage précoce.
Les gens ne savent pas non plus que les pédiatres (et autres professionnels de santé) ne sont pas formés à l'allaitement. Ils ont que quelques heures dans leur 9 ans d'études.
Ils survolent tout cela, et s'ils ne cherchent pas à se former par eux même, ils deviennent vite dépasser et obsolète en matière d'allaitement.
Et donnent de très mauvais conseils (dès la maternité, sage femme, puéricultrice, auxiliaire puér...).
Il est bien plus facile de gérer du lait en poudre, des "doses", des quantités, des qualités de lait (anti régurgitations, anti colique, digest, à satiété), que de conseiller une maman qui allaite.
Le lait est fluide, très digeste, et on ne sait pas combien prend le bébé à chaque tété.
Qu'est-ce qu'un pédiatre irait se faire chi** avec ça ?!!
De plus d'un point de vue épidémiologique, les bébés allaités sont nettement moins souvent et moins gravement malades que ceux nourris au lait artificiel, donc moins de fric pour le pédiatre hein ?
Il n'y a aucun enjeu économique commercial pour eux (Comme quand les Laboratoires viennent leur payer leur colloque de fin d'étude)
(Je pousse un peu loin je sais, mais vu toute la gratitude que j'ai envers les médecins depuis quelques années....je me le permets *pardonnez moi*)
Les gens (et même certains professionnels de santé, ce qui est un comble quand même) ne savent pas qu'il existe un cite Le C.R.A.T (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes), qui référence et informe sur les risques des médicaments, vaccins, radiations et dépendances, pendant :
- la grossesse
- l’allaitement
Ce qui veut dire que quand votre médecin généraliste, votre dentiste ou votre chirurgien vous disent qu'il faut sevrer l'enfant pour vous soigner car ce n'est pas possible pendant l'allaitement, il s'avère que dans plus de 90% des cas un traitement est compatible avec l'allaitement, et vous pouvez le trouver sur le C.R.A.T.
Aujourd'hui, je n'ai encore entendu personne me dire :
Ta fille n'est jamais malade, c'est sans doute parce que tu l'allaites ? (1 rhume en 2 ans lié à une poussée dentaires, elle perce ses 2 dernières dents, je fais aussi le lien avec le fait qu'elle ne consomme aucun produit à base de lait de vache)
Ta fille est très douce, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ta fille est très curieuse, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ta fille est pleine de joie de vivre, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ta fille comprend beaucoup de chose, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ta fille est très vive d'esprit, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ta fille est très câline et gentille, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ta fille à l'air sûre d'elle, déterminée et indépendante, c'est sans doute parce que tu l'allaites ?
Ça non, on me le dira jamais...
Et pourtant moi je suis persuadée que c'est en partie grâce à cet allaitement que ma fille est ce qu'elle est aujourd'hui.
Une petite futée, qui certes n'aime pas dormir, mais quand elle le fait, c'est sans aucun réveil la nuit.
Une petite qui est blindée de confiance en elle et qui respecte ses besoins.
Une petite fille bien dans ses baskets, qui communique ses désirs, ses peurs, ses colères, mais aussi ses joies et ses coups de cœur.
! Attention à la désinformation !
Je souhaite que tout cela change, que les professionnels soient formés à l'allaitement afin d 'accompagner les mères qui désirent le faire, le plus longtemps possible.
Si vous aussi, vous souhaitez cela, vous pouvez aller faire un tour ici et signer la pétition.
La pétition visant à améliorer la formation des professionnels de santé sur le sujet de l'allaitement maternel !
Le 3 novembre il manquait 500 signatures pour pouvoir l'adresser au Ministère de la santé.
La très intéressante et fournie Page Facebook du Droit au Soutien à L’Allaitement Maternel
La Maman de Lyli, qui a lu une fois de trop "c'est peut être parce que tu allaites que..."