Le Monde De Lyli

Le Monde De Lyli

Quoi ? Tu allaites encore ?!

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Photo : Natalia Vodianova, mannequin et actrice russe

 

Depuis que j'allaite, je suis passée par différents stades, ou qualificatifs ou "genre de mamans" d'après les gens.

La maman formidable qui allaite son nouveau né.
La maman admirable qui allaite après 1 mois.
La maman courageuse qui allaite après 3 mois.

La maman dépendante, trop fusionnelle et qui se prend la tête pour rien, qui allaite après 6 mois.

La maman qui doit avoir un soucis, un truc pas réglé dans son enfance, qui en fait trop, qui allaite après 1 an.

La maman qui est bizarre, peut être hippie ?, qui a forcément un pet au casque, qui allaite après 18 mois.

La maman qui questionne, qui dérange, qui a un lien sans doute pathologique avec son enfant, qui allaite après 2 ans...

 

Et finalement, je ne me retrouve dans aucun de ces qualificatifs, ni dans la maman formidable ou admirable, ni même celle de la courageuse et de la frappée du casque (bien que je suis persuadée que mon casque doit être bien dur pour encaisser tout ce que j'ai pu lire ou entendre indirectement jusqu'à aujourd'hui).

Pour moi ce qui me qualifie le mieux, c'est la maman accomplie qui répond aux besoins nécessaires et essentiels de son enfant, quel que soit son âge.

Besoin physique, physiologique, psychologie et social.

 

Beaucoup de mamans allaitantes au long court (entendez par là passer 6 mois) viennent demander des conseils, des arguments pour répondre aux remarques acerbes et déstabilisantes de l'entourage, des amis, des proches, des professionnels de la petite enfance, voir autres (dentiste, dermato, pharmacien, fleuriste, facteur.....).


Oui parce que ces mamans ne savent plus quoi répondre aux gens, ne savent plus comment justifier leur choix d'allaitement long.
On n'interroge jamais une maman qui donne un biberon à son enfant de 2 ans, mais on questionne et martèle une maman qui allaite un bambin du même âge.
Comme si notre identité de mère était dirigée que par ça.

Elles ne savent plus quoi faire pour qu'on arrête de les juger d'extraterrestre, de trop fusionnelles, d'incestueuses ou de tarées.

Elles ne savent pas quoi dire devant une belle famille, par exemple, qui ne cesse de lui dire "Tu devrais arrêter maintenant, tu vas en faire une chiffe molle"

Elles sont parfois à court d'arguments, car pour elles, ce qu'elles font, n'est pas forcément calculé, c'est instinctif, c'est naturel, c'est NORMAL.

Mais dans les mœurs, dans l'esprit des gens, la norme c'est un allaitement court, histoire de faire sa B.A, une tété d'accueil pour le minimum syndical "C'est bon j'ai transmit les anticorps".

Dans l'esprit des gens, la normalité c'est le biberon, la sucette, certainement pas un bambin de 2 ans, 3 ans au sein de sa mère pour s'endormir le soir.

Dans l'esprit des gens, un enfant avec des dents, qui marche et qui parle doit forcément boire du lait de vache ou tout du moins ne surtout pas boire le lait de son espèce.

Mais vous avez déjà demandé à un enfant de 2 ou 3 ans (Oui parce qu'ils parlent !) ce qu'ils pensaient du lait de leur mère ?
Vous seriez surpris et peut être même attendri de le savoir.

Personne s'offusque de voir un enfant de 3 ans avec un biberon devant la télé, mais un enfant de 3 ans au sein de sa mère avant d'aller dormir soulève les foules, choque, perturbe, dérange.

Mais ça dérange quoi ? Qu'est-ce que ça bouscule en vous ? Qu'est-ce qui est choquant pour votre personne ?

 

Quand je vois ces mamans venir demander du soutien sur des groupes d'allaitement pour faire face à un futur RDV chez le pédiatre ou à une future réunion/repas de famille ça me rend nostalgique (dans le mauvais sens du terme) de ce que j'ai pu vivre jusque là.

Je vois ces jeunes mamans qui allaitent leur bébé de 4 mois, 5 mois, 8 mois venir vers nous, las, vexée, humiliée, désarmée, abandonnée, blessée et la peur au ventre d’affronter l'Autre, face à un geste qu'elle trouve juste normal, sain et utile, je me demande si ça c'est normal ??

 

Vous trouvez ça normal vous de juger un acte si naturel ?

Vous trouvez normal de juger de ce qui ne vous regarde pas ?

Vous trouvez normal de savoir ce qu'il y a de mieux pour un enfant qui n'est pas le votre ?

 

Vous trouveriez normal qu'on se mêle de votre choix de vie et d'alimentation ?

- Quoi tu manges du Nutella, mais tu sais que le Nutella c'est de la merde en pâte ?

- Quoi tu as un chien ? Mais tu sais que les chats sont mieux parce que...

- Quoi tu utilises du papier toilette lotus ? Mais tu sais que ceux de carrefour sont bio et....

- Quoi tu regardes TF1, mais tu sais que TF1 c'est de la connerie, c'est pour les nigauds et....

- Quoi tu manges de la viande ? Mais tu sais que les carnivores sont....

- Quoi tu fêtes Noël, La St Valentin et les autres fêtes commerciales, tu es donc un vendu de la société...

Vous trouveriez normal qu'on vous attaque sur votre condition de parent, qu'on vous juge sur le nombre de biberon que vous donnez par exemple ou sa quantité ?

- Quoi ? Tu donnes un biberon de 180ml à ton bébé de 1 mois alors que son estomac ne peut pas en contenir plus de 150 ??

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Il faut se poser les vrais questions, les plus essentielles, pertinentes.

Celles favorables pour l'enfant, ses besoins et celui de SA mère.

Il faut changer le regard des gens, changer la "normalité", faire évoluer les mœurs.

 

En Mongolie, un dicton local dit que les champions de lutte sont allaités au
sein pendant au moins 6 ans. Une référence qui en dit long dans un pays ou
la lutte est le sport national !

Pour lire la suite du fabuleux article : *Que serait l’allaitement dans un endroit où tout le monde le pratiquerait ?
Une Canadienne vivant en Mongolie en a fait l’expérience.*
de Ruth Kamnitzer

 

6 ans donc pour devenir un demi Dieu, comme on les appelle là bas, ça bouleverse un peu nos idéaux de Français pudiques et puritains, non ?

Et dire qu'on voit des Films, en France, comme 50 Nuances de Greys faire 2 millions d'entrée au cinéma en 5 jours, et qu'on s’horripile devant un bout de sein qui nourrit son enfant.
Le sein nourricier ça dérange, mais avec une pince à téton dessus ça fait "fantasmer".
Moi je me questionne, tout ceci m’interpelle, vraiment, sincèrement.

 


En Mongolie, l’allaitement maternel ne signifie pas dépendance et le sevrage
du sein n’est pas un but. Les Mongols savent que leurs enfants vont grandir.
En réalité, le Mongol moyen, âgé de 5 ans, est beaucoup plus indépendant de
sa mère que n’importe quel enfant occidental, allaité au sein ou pas. Il n’y
a pas lieu de faire une course au sevrage.

Élever mon fils en Mongolie m’a permis de me rendre compte qu’il y avait en
vérité des millions de façons de faire, et que j’avais l’embarras du choix.
Pour la durée de « carrière de téteur » j’ai dû faire face a une multitude
de défis, essayer et laisser beaucoup d’idées reçues et de pratiques
populaires jusqu’à ce que je trouve mon propre style. Je suis ravie d’avoir
allaité Callum aussi longtemps. Je n’aurais jamais cru qu’il allait téter 4
ans ! Je suis convaincue que l’allaiter est le meilleur investissement que
j’aie pu faire pour mon fils et que l’allaitement jusqu’à son sevrage
naturel aura un effet permanent sur sa confiance, sa personnalité, le fait
qu’il se sent en sécurité ainsi que sur notre relation mère-fils. Puis quand
il gagnera la médaille d’or en lutte, j’attendrai qu’il me remercie.

 

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Que pouvons nous faire ? Que pouvons nous dire sur l'allaitement long ?

 

Que peut on dire ?

Pour faire changer ces mentalités, pour répondre à ces personnes qui nous scrutent, nous jugent et nous font part de leur remarques (erronées) sur l'allaitement long ?
Des remarques qu'on a même pas envie de savoir en fait. Leur opinion on s'en tamponne l'oreille droite avec une babouche (Fan du Donjon de Naheulbeuk levez la main !)

Pour tous ceux qui nous mettent une pression pour arrêter, et qui se permettent de nous faire croire que c'est nous qui faisons fausse route, tout ça parce que pour EUX ce n'est pas normal.

En m'appuyant (et en citant) des expériences lues ou entendues (sites, blog, forum, groupe facebook), ou bien sur des revues d’allaitement comme Allaiter Aujourd’hui de La Leche League, et bien sûr sur la base de données de La Leche League France.
J'ai fais une liste non exhaustive à ce qu'on pourrait leur répondre, leur renvoyer quand on est démuni d'argument social ou scientifique.

 

Vous pourriez d'abord leur dire que l'allaitement est tout aussi un choix personnel qu'un sujet de santé publique.

Vous pourriez dire que l'OMS préconise l'allaitement jusqu'à AU MOINS 2 ans et plus si la mère et l'enfant le souhaite.

 

Vous pourriez dire aussi...

 

- Que l'allaitement n'est pas qu'une question de nutrition et qu'il y a bien d'autres dimensions importantes dans le fait de donner le sein à son enfant.

Donc l'argument "Le lait après un an n'apporte plus rien à l'enfant", n'a plus lieu d'être, car il n'y a plus que le fait nutritionnel.

 

Et puis pour les plus têtus, vous pouvez leur citer la Leche League :

Ce qu’on sait de la composition du lait de femme, qui en fait un aliment complet, équilibré et parfaitement adapté aux besoins de l’enfant, riche en acides gras essentiels pour construire son cerveau, en facteurs de protection, etc., reste vrai quel que soit l’« âge » de l’allaitement.
Le lait d’une femme qui allaite un enfant de 18 mois est tout aussi riche que celui d’une femme qui allaite un bébé de 3 mois5. Certaines études récentes tendraient même à prouver qu’il est plus riche.
[...]
Des études ont même montré que lorsque l’enfant grandit et tète moins, la concentration de facteurs immunologiques dans le lait maternel augmente, de façon sans doute à ce qu’il continue à en recevoir la même quantité. L’une d’elles10 a relevé un taux total d’IgA de 0,8 g/l jusqu’à 12 mois, et de 1,1 g/l entre 13 et 24 mois.

 

- Que vous faite attention à la santé future de votre enfant mais aussi à la votre.

Continuer à être allaité n’est pas seulement bon pour la santé présente de l’enfant, ça l’est aussi pour la santé de l’adulte qu’il deviendra.
Depuis que dans les recherches médicales sur les effets de l'allaitement, on s'intéresse à sa durée, on s'aperçoit que ces effets sont "dose-dépendants", c'est-à-dire en proportion directe avec la quantité de lait maternel consommée. Pour certaines affections, la protection à long terme est d'autant plus importante que l'allaitement a duré longtemps.
[...]
Et n’oublions pas que les effets de l’allaitement sur la santé de la mère sont également dose-dépendants. C’est ainsi qu’une étude récente13 a montré que l’allaitement diminuait le risque pour la mère de développer un diabète de type II. Les femmes qui avaient allaité au moins un an avaient environ 15 % de moins de risques que celles qui n’avaient pas allaité du tout, et chaque tranche de douze mois d’allaitement supplémentaire diminuait encore le risque de 15 %.

Il y aurait plein plein plein d'études à rajouter ici, mais c'est aussi bien d'aller les trouver sur la base documentaire de L.L.L

 

- Que vous lui apporter un meilleur développement cognitif et cérébral.
Le lait maternel est plus riche en sucre que le lait de vache, et le carburant du cerveau est le sucre.
Le lait maternel permet un bon développement cérébral, connexion neuronale, quoi de mieux pour un enfant en pleine fabrication et maturation cérébrale ?

Le glucose est un type de sucre qui sert de carburant au cerveau. Des études montrent qu'une baisse du glucose disponible peut entraîner une diminution de l'attention, de la mémoire et de l'apprentissage, alors que l'apport de glucose peut améliorer ces aspects de la fonction cognitive. Le cerveau peut également consommer plus de glucose s'il est sollicité pour des tâches intellectuelles difficiles.

 

- Que ça participe à une meilleure relation et un meilleur rapport parent/enfant
La dimension affective, le lien d'attachement est tout aussi important que le côté nutritionnel que tout le monde semble avancé en premier.

Là où tout le monde pointe l'importance de couper le cordon très vite avec son enfant pour qu'il devienne le plus vite autonome, il y a des études...

Après une étude prospective16, sur 999 enfants néo-zélandais  et après ajustement pour les diverses variables confondantes, la durée de l'allaitement restait significativement corrélée à la perception par l'adolescent de meilleurs soins donnés par la mère, la perception de l'adolescent étant d'autant plus positive que l'allaitement avait été long.
Les auteurs concluaient que l'allaitement long semblait favoriser des rapports parents-enfants de meilleure qualité.
Les mères qui allaitent longtemps insistent elles aussi sur la force du lien mère-enfant ainsi tissé, et les bénéfices émotionnels qu’elles en retirent, ainsi que leur enfant. C’est ce qui ressort par exemple d’une étude sur le vécu de 179 mères allaitantes « au long cours »17 qui, si elles parlent des difficultés à allaiter longtemps dans un environnement peu soutenant voire franchement critique, n’en disent pas moins que les aspects positifs pour la relation mère-enfant l’emportent de loin sur ces aspects négatifs.

 

- Que vous leur apporter confiance en soi, et une meilleur adaptation sociale.
Un enfant qui peut gérer ses peurs, ses douleurs et son stress en venant téter sa mère.

Qui fait alors le plein de confiance pour repartir combattant dans ce qu'il avait à faire.

Une étude qui s’est intéressée au devenir d’enfants allaités plus d’un an18 a trouvé un lien entre la durée de l’allaitement et la façon dont les mères et les professeurs appréciaient leur adaptation sociale à 6 et 8 ans.

*Pour retrouver toutes les notes et référence des études : L’allaitement quand il dure

 

- Que vous aimez ça.

Ce lien, ce partage, cette relation pleine de sens, de tendresse et de confiance.

Ce sentiment de satisfaction de répondre aux besoins de son enfant.

La joie de lui apporter le meilleur et les meilleures chances dans la vie.

 

- Vous pouvez dire pour les plus "écolos" que

L'allaitement a un impact environnemental dans divers domaines : conversion énergétique, démographie, pollution et déforestation. L'allaitement abaisse les besoins en produits laitiers, ainsi que les besoins en matières premières et les pollutions induites par la fabrication, le transport et l'utilisation des laits industriels pour nourrissons. L'allaitement ne demande ni eau pour préparer et nettoyer les biberons, ni combustible pour chauffer cette eau. Il diminue la prévalence des maladies,et donc l'utilisation de médicaments. Il est totalement écologique, constitue une ressource naturelle, et il est en outre un facteur de régulation démographique.

Récemment, on s'est fortement préoccupé de la pollution du lait maternel, avec la crainte que cela puisse induire des maladies chez l'enfant allaité. L'un des buts de cet article était de confronter les inconvénients liés à la pollution du lait maternel aux avantages de l'allaitement. La conclusion est qu'actuellement les avantages de l'allaitement restent très supérieurs aux inconvénients induits par la pollution du lait maternel ; et ce, même dans les régions fortement polluées.

 

- Que c'est bon pour le cœur

On le sait, l’allaitement est bon pour la santé cardiovasculaire future. Et c’est vrai non seulement pour l’enfant allaité mais aussi pour la mère allaitante.
Une récente étude portant sur près de 140 000 femmes ménopausées (âge médian : 63 ans) montre en effet que celles qui ont allaité (en moyenne trente-cinq ans plus tôt) risquent moins de souffrir de crises cardiaques, d’attaques cérébrales et de maladies cardiovasculaires. Et plus longtemps elles ont allaité, plus le risque diminue.
La raison en serait le fait que les femmes qui ont allaité ont accumulé moins de graisse, notamment abdominale (facteur de risque bien connu du syndrome métabolique), suite à leurs grossesses, et aussi peut-être l’effet d’hormones stimulées par la lactation.

Schwarz EB et al, Duration of lactation and risk factors for maternal cardiovascular disease, Obstetrics & Gynecology 2009 ; 113(5) : 974-82.

 

- Que ça ne regarde que vous et votre enfant.
Que c'est VOTRE choix pas le leur, et que vous et votre enfant méritez le respect de ce choix.

Comme vous respectez le choix qu'on peut ne pas vous comprendre et faire comme vous.

 

Pour finir cet article, je laisse la place au Dr Jack Newman, Pédiatre du service des urgences de l’Hôpital des Enfants Malades de 1983 à 1992 et chef de ce service pendant un certain temps, il a fondé la première clinique d’allaitement en milieu hospitalier au Canada en 1984. Il a fini par y travailler à temps complet afin d’aider les mères à réussir leur allaitement. Il a été consultant pour l’UNICEF dans le cadre de l’Initiative Hôpital Ami des Bébés et a évalué les premiers Hôpitaux Amis des Bébés au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Canada.

 

Mais je veux que mon bébé soit autonome...

Et l’allaitement maternel rendrait les bébés dépendants? N’en croyez pas un mot. L’enfant allaité jusqu’à ce qu’il se sèvre de lui-même (entre 2 ans et 4 ans, habituellement) est en général plus autonome et, plus important encore, peut-être, plus sûr de lui dans son indépendance. Il a reçu réconfort et sécurité au sein, jusqu’à ce qu’il soit prêt à se sevrer. Quand il franchit cette étape, il sait qu’il a réussi quelque chose, qu’il a fait un pas en avant. C’est un des jalons de sa vie.

Souvent, on pousse les enfants à devenir « indépendants » trop rapidement. À dormir seuls trop tôt, à être sevrés trop tôt, à se passer de leurs parents trop tôt, à tout faire trop tôt. Ne les poussons pas, ils deviendront autonomes bien assez vite. Pourquoi se presser? Bientôt, ils quitteront leurs parents. Voulez-vous qu’ils quittent la maison à quatorze ans? Lorsqu’on satisfait un besoin, il passe. Lorsqu’on ne satisfait pas un besoin (comme celui d’être allaité et d’être près de maman), le besoin demeure tout au long de l’enfance et même l’adolescence.

Bien entendu, l’allaitement maternel peut, dans certains cas, servir à encourager une dépendance excessive. Mais on peut en dire autant de l’alimentation et de l’entraînement à la propreté. Le problème est ailleurs, pas dans l’allaitement.

Que dire d’autre?

Malgré leur importance, les bienfaits nutritionnels et immunologiques de l’allaitement maternel d’un bambin n’en sont pas l’aspect le plus important. Je crois que ce qui compte le plus dans l’allaitement d’un bambin, c’est la relation spéciale entre la mère et l’enfant. L’allaitement maternel est un geste d’amour porteur de vie. Cela se poursuit lorsque le bébé devient bambin. Toute personne sans préjugés qui observe l’allaitement d’un bébé déjà grand ou d’un bambin peut témoigner de la magie de ce geste tout particulier, presque magique, qui transcende la simple alimentation. Un bambin qu’on allaite peut soudainement éclater de rire, sans raison apparente. Le plaisir que lui donne le sein n’est pas seulement alimentaire. Et si la mère se le permet, l’allaitement sera pour elle aussi une source de plaisir, et pas seulement parce qu’elle nourrit son enfant. Évidemment, ce n’est pas toujours facile, mais qu’est-ce qui l’est? Quand tout va bien, toutes les difficultés sont oubliées.

Et si l’enfant tombe malade ou s’il est blessé (ce qui arrive nécessairement quand il rencontre d’autres enfants et qu’il devient plus audacieux), quelle meilleure façon de le réconforter qu’en lui offrant le sein? Je me souviens de nuits à l’urgence de l’hôpital, où des mères qui n’allaitaient pas promenaient leur enfant de long en large, dans les couloirs, en essayant, souvent en vain, de les réconforter, tandis que les mères allaitantes étaient assises calmement, leur enfant au sein, apaisé, sinon soulagé. Par l’allaitement, le mère et l’enfant se réconfortent mutuellement.

Lire plus : Allaiter un bambin : quelle drôle d’idée !

 

La maman de Lyli, allaitée depuis 27 mois

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21/02/2015
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