Allergie
Une histoire d'allergie
C'est pas évident.
C'est un nouveau mode de vie.
C'est une organisation au quotidien.
C'est une gymnastique permanente.
C'est une vigilance de tous les jours.
C'est un stress aussi, parfois, souvent.
C'est une différence.
C'est les allergies...
Voilà déjà 2 ans que nous avons découvert les allergies alimentaires de Lyli.
Protéines de lait de vache, de chèvre, de brebis et de soja.
2 ans qu'à chaque fois que j'achète quelque chose je regarde la composition, les ingrédients.
Du lait, du soja, il y en a partout, c'est pas seulement le lait, le beurre, la crème ou le fromage.
Non, on en trouve dans à peu près tout :
Chocolats, gâteaux apéro, pâtes du commerce (feuilleté, brisé...), charcuterie, gâteaux et plats industriels, bonbons, médicaments et vaccins, pâtes à modeler, pilules contraceptives, savons et cosmétiques, sauces tomates, conserves de légume (type ratatouille, couscous), parfois même dans des briques de lait de coco, lessives, dans certains pains (de mie, hamburger, pain boulanger), dans les céréales du petit déjeuner, dans certaines levures, farines ou sucre vanillé, dans certaines pâtes, riz, semoules....sans parler de la difficulté de trouver un restaurant qui fait du "sans".
Ça demande beaucoup de patience, déjà pour faire les courses, mais aussi pour cuisiner.
Cuisiner du "sans" n'est pas toujours évident, surtout au début, où tous nos repères alimentaires sont bousculés.
Comment vais-je cuisiner sans fromage, sans lait ?
C'est déstabilisant, on est formaté par notre société de consommation et cet immense lobby du lait.
On voit les pubs s'accumulées à la télé sur le bien fondé des produits laitiers.
La panique m'a envahi au tout début, mais comment faire pour avoir l'apport nécessaire en calcium ?
Ça m'a poussé à me documenter, à apprendre, à lire, et à comprendre l'allergie, le mythe du lait de vache.
J'ai vu qu'en fait, les produits laitiers animaux n'étaient pas du tout indispensable pour l'homme, voire même inutile et contre nature.
Le sevrage naturel de l'être humain survient entre 2 ans et demi et 7 ans, au delà il n'y a plus de raison de consommer du lait maternel.
Nous sommes de plus la seule espèce au monde à consommer du lait d'un autre animal après notre sevrage.
Pourtant nous les hommes, on préfère inventé des Matin Léger de Lactel (parce qu'Untel digère pas le lait), plutôt que de se dire "Le lait c'est terminé".
Parait il que 75% de la population mondiale est intolérante aux produits laitiers à l’âge adulte.
(Ballonnements, troubles digestif, reflux gastrique, diarrhées, peau atopique, eczéma, céphalées à répétition, rhinites, arthrites, bronchites, otites, cancers... ça vous parle ?)
J'ai découvert avec surprise et soulagement, qu'en fait on assimile mieux le calcium végétal que celui animal.
A titre d’exemple, alors qu’un verre de lait contient 300 mg de calcium, l’organisme n’en absorbe que 90 mg.
Notre organisme puise donc le calcium qui lui est nécessaire dans de nombreux autres aliments.
En savoir plus sur le mythe du lait de vache : C’est par ici sur le Blog Allergie et RGO
Mais où se trouve le calcium si ce n'est pas dans le lait de la vache ?
Petite revue des aliments les plus riches en calcium :
Lait de vache : 113 mg / 100 g
Algue wakamé : 1300 mg / 100 g
Sardines en boîte : 400 mg / 100 g
Tofu : 350 mg / 100 g
Lait de chèvre : 325 mg / 100 g
Persil : 250 mg / 100 g
Amandes : 250 mg / 100 g
Épinards : 168 mg / 100 g
Cresson : 210 mg / 100 g
Chèvre sec : 200 mg / 100 g
Farine de soja : 154 mg / 100 g
Chocolat : 105 mg / 100 g
Brocolis : 76 mg / 100 g
Haricots blancs cuits : 60 mg / 100 g
Viandes et poissons : 10 à 40 mg / 100 g
Figues sèches : 64 mg / 100 g
Haricots verts : 60 mg / 100 g
Orange : 52 mg / 100 g
Eaux
Hépar : 555 mg / l
Courmayeur : 553 mg / l
Contrex : 550 mg / l
Vittel
Badois
En pratique, buvez beaucoup d’eau.
Certaines eaux minérales sont très riches en calcium.
Ensuite, pensez à consommer régulièrement :
- Du poisson : sardines en boîte ou fraîches, du merlu, des anchois, du hareng, maquereau…
- Des féculents : comme des pois cassés, haricot rouge
- Des légumes : chou, persil, cresson, épinards, blettes, fenouil, brocolis, salsifis, choux rouge, artichauts
- Des fruit : orange, clémentine, kiwi, pomme, poire...
- Des fruits secs
- Des graines de sésame
Quels sont les apports nutritionnels recommandés en calcium ?
Enfants : 800 mg / jour
Adolescents : 1.200 mg / jour
Adultes : 800 mg à 1000 mg / jour
Seniors : 1.200 mg / jour
Femmes enceintes : 1.000 à 1.200 mg / jour
La vitamine D, l’alliée indispensable du calcium
Consommer du calcium n’est pas suffisant.
Il est aussi nécessaire d’apporter à l’organisme de la vitamine D, une vitamine qui contribue à la bonne absorption intestinale du calcium et à la minéralisation des os.
Une partie de celle-ci est fabriquée par l’organisme, au niveau de la peau lorsque nous nous exposons quotidiennement au soleil.
Une autre partie est apportée par l’alimentation : jaune d’œuf, beurre, saumon, huile de poisson…
Attention, l’alcool, le tabac, le sel et l’excès de protéines animales ont un effet négatif sur la vitamine D et réduisent ainsi l’absorption du calcium.
On retiendra qu’à défaut de lait et de produits laitiers, une alimentation très variée s’impose pour avoir son quota de calcium.
Le calcium est un pré-requis pour notre squelette, mais l’activité physique, à tout âge, est aussi indispensable pour maintenir nos os en bonne santé et les renforcer.
Pour en lire plus : Blog allergie et rgo
Concrètement comment on cuisine avec cette allergie ?
A la maison j'ai pris des actions chez Bjorg !
Je rigole mais c'est un peu ça, j'ai découvert le Bio.
Est-ce cher ?
Et bien oui, ça a son coût , mais étant donné que je n'achète plus de fromages, produits laitiers, gâteaux, plats industriels... j'ai assez d'argent pour le mettre dans le Bio.
Sans voir une différence sur mon budget mensuel.
Je cuisine tous mes anciens plats en substituant par du végétal.
Lait d'amande, de riz, de noisette, de coco pour les recettes sucrées. Lait d'avoine pour les recettes salées.
Crème de riz, d'avoine ou de coco pour remplacer la crème fraiche.
Margarine végétale à la place du beurre.
La seule chose que je ne peux pas substituer c'est le fromage.
Donc pizza sans fromage, pâtes sans fromage, gratin sans fromage...plus de raclettes, ni de fondu savoyarde.
Mais ça va, on s'y fait, on survit.
On garnie un peu plus les pizzas, on rajoute de la chapelure pour faire des gratins, et on fait des fondu bourguignonne !
Pour mes lasagnes ? J'ai une super recette de béchamel au lait d'avoine, et personne voit la différence.
On s'ouvre à d'autres saveurs, on découvre les épices et autres condiments.
En pâtisserie c'est plus simple, le lait d'amande passe à peu près partout.
Crêpes, gaufres, madeleines, galettes des rois, brioches, gâteaux chocolat, vanille, génoises, cookies, sorbet aux fruits, chantilly à la noix de coco...
Ça demande un peu de gymnastique pour les équivalences parfois, (notamment niveau beurre) mais c'est très réalisable et surtout très bons.
Pour des recettes c'est par ici : Blog Allergie et RGO
Comment ça se passe à l'extérieur ?
Le plus dur c'est les invitations (pique nique, restaurant, anniversaire, mariage et autres fêtes où il faut manger).
J'ai toujours une appréhension, un stress important.
Je préfère largement invités les gens, car j'appréhende moins.
Chez moi il n'y a pas d'allergène (Oui car super papa fait le régime avec nous à la maison).
Toutes les casseroles, poêles, plats, ustensiles de cuisine ne sont pas contaminés par les allergènes.
Ni les plans de travail, ou les éponges, ni la table.
Il n'y a pas de gâteaux plein de lait dans les placards ou à porter de main de ma fille.
Pas de bonbons au chocolat qui trainent sur une table.
Pas de bavoir, torchons contaminés par du yaourt, lait de vache.
Pas de bouts de fromage ou de gâteaux qui jonchent le sol du salon ou de la cuisine.
Et puis je sais exactement ce qu'il y a dans mon assiette chez moi, pas chez les gens.
Bien que je fasse confiance, et que je joue la parano à demander à ce qu'on me garde les emballages, je ne suis jamais rassurer à 100%
Combien de fois des proches ont fouillé leur poubelle pour me retrouver l'emballage des lardons ou des olives car "je ne savais pas qu'il pouvait y avoir du lactose dedans".
Oui chez moi c'est un endroit sécuritaire, pas chez les gens.
Du coup quand je suis invitée, je ne suis jamais tranquille, je ne profite jamais à fond.
Je surveille un peu tout ce qui m'entoure et tout ce que fait ma fille.
C'est pas vraiment une vie, mais c'est ma vie depuis 2 ans.
Un jour je suis allée rendre visite à une amie, sa fille mangeait un yaourt et la grand mère de la petite à essuyer sa bouche avec le revers du bavoir.
En partant, les petites se sont fait un bisou sur la bouche, résultat Lyli a eu de l'eczéma autour de la bouche, pendant 3 semaines...
Une invitation me fait toujours un sentiment contradictoire.
Je suis à la fois heureuse qu'on m'invite et de savoir que je vais passer du bon temps.
Et en même temps je panique et je suis blasée de savoir qu'à 70% je ne vais probablement rien manger, ou très peu.
Merci aux gens qui pensent à faire des crudités ou des grillades ! Vivement l'été !
Dernièrement je disais à mon mari "Je rêverais de revenir voir Rome avec la petite".
Sauf que 5 min après avoir dit "On pourrait voir ci, faire ça avec elle", je me suis renfrognée en disant "Laisse tombais avec l'allergie et notre compréhension de la langue, c'est même pas la peine. Le pays de la pizza, des pâtes, parmesan, fromage, glaces et compagnie."
Ça me semble compliqué, je pense que ça pourrait ne pas l'être (avec une bonne traduction), mais en vacances, je n'ai pas envie de stresser ou de me prendre la tête.
Comment se manifeste l'allergie chez ma fille ?
Bébé, avant de découvrir son allergie, Alycia souffrait de colique, troubles du sommeil, R.G.O* interne, troubles du transit, nervosité.
Elle dormait 4h sur 24h, faisait des micro sieste, pleurait beaucoup.
Une prise de sang à confirmer à ses 11 mois l'allergie aux protéines de lait de vache.
En grandissant, si il y a allergènes ingéraient ça peut se traduire par des maux de ventre, troubles du sommeil, eczéma, et un léger reflux.
En général je vois de suite qu'elle a mangé ce qui ne va pas, car elle ne dort plus aux siestes et se réveille plusieurs fois la nuit.
Et tout ceci pendant 1 semaine. L'eczéma persiste plusieurs semaines avant de disparaître.
C'est un bébé chouineur, chafouin, mal à l'aise, de mauvaise humeur, fatiguée et irritable qui prend place pendant la semaine.
Et un bébé comme ça qui ne dort pas = une maman au bord de la crise de nerf et tout aussi fatiguée, chouineuse et irritable.
Dieu merci on a un super papa dans ce cas là ! Toujours de bonne humeur !
Alycia n'a jamais ingéré des produits laitiers directement.
Ça s'est toujours fait à travers mon lait, puisque je l'allaite toujours à 27 mois.
Donc je ne sais pas du tout ce que ça donnerait si elle mangeait un kiri directement par exemple.
Je sais que le soja = eczéma, troubles du sommeil, constipation.
Vous voulez bien me croire si je vous dis que j'angoisse pour l'entrée à l'école dans 6 mois ?
Il me tarde d'ouvrir le P.A.I** et de parler à la maitresse et directrice d'école.
Je sens que ça va être encore une nouvelle aventure de confiance et de lâcher prise.
Avec son lot de frayeur et de stress.
Ce qui m'angoisse le plus, c'est ce sentiment d'exclusion que je ne souhaite pas que ma fille connaisse.
Anniversaire, goûter d'enfant, collations à l'école...
J'espère qu'on arrivera à trouver des solutions pour qu'elle ne soit jamais mise de côté.
Si je dois faire un gâteau à chaque anniversaire d'enfant pour qu'elle mange aussi, je le ferais.
J'espère qu'elle ne sera pas mise à l'écart aux fêtes d'anniversaire et qu'elle aura aussi la joie de connaître les invitations de ses camarades.
En attendant, je la rassure, on parle beaucoup, avec les mots disponibles et accessibles pour une petite de 2 ans.
On y arrivera comme tout le reste.
* R.G.O : Reflux Gastro Oesophagien
** P.A.I : Projet d'Accueil Individualisé (fait avec médecins: pédiatre ou généraliste ou allergologue et médecin scolaire)
Recette de Gaufres au lait d'amande :
Pour 10 gaufres
Ingrédients :
* 300 gr de farine
* 75 gr de sucre
* 100 gr de beurre végétal (Fruit d'Or Sans Lactose)
* 2 œufs
* 1/2 de lait d'amande
* 1 sachet de levure
* 2 c à s d'arôme orangé ou vanille liquide
* un peu d'huile pour le moule
Repos de la pâte 1h
Cuisson 3-4 min selon le gaufrier
Accompagnements :
* sucre glace
* confiture
* coulis chocolat maison (tablettes sans lait, soja)
* chantilly noix de coco maison
Un Blog, une Page et un Groupe Facebook
Depuis plus d'1 an, je suis investis dans la communauté internet pour échanger autour des allergies alimentaires.
J'administre un Blog, Une page et Un groupe Facebook avec une cyber amie de galère et d'allergie. Élodie, maman d'un petit Lou pollyallergique.
Le Blog : Allergie, Rgo et Allaitement
Avec des recettes : par ici
La Communauté Facebook (Le Groupe privé): Allergies et Intolérances Alimentaires
La Page Facebook pour suivre l'actualité : Allergie et Intolérances Alimentaires La Page
Une pétition pour le ministère de la santé
Nelly Sabot Patracone, maman d'Hugo, 9 ans, polyallergique a lancé une pétition sur internet à Mme Touraine.
Afin que les choses changent en matière d'allergie.
Que la population soit informée, les premiers soins administrés en cas d'ingestion d'un allergène.
Afin qu'aucun drame ne survienne, comme celui du petit Matthias, 9 ans, décédé après l'absorption de lait dont il était allergique à la cantine.
Signer la pétition : Les allergies sévères tuent et excluent !
Le Blog de Nelly : Les Recettes d’Hugo
Dit maman c'est quoi mon allergie ?
Lyli est allergique.
Alycia souffre d'une allergie aux protéines de lait de vache, mais aussi chèvre, brebis et soja.
Tout un (long) parcours pour faire reconnaître son allergie.
Une chance qu'à 11 mois, sa prise de sang est revenue positive, sinon notre parcours aurait été plus dur que ce qu'il a été.
Bien plus que physique, l'allergie qui fait tant souffrir nos enfants, nous fait souffrir moralement.
Qu'on allaite ou non, il y a une grande part de culpabilité.
Un combat au quotidien : dans un premier temps trouver l'allergie et dans un second temps, la faire reconnaître par les professionnels, mais aussi les proches.
Souvent "taxé" de parano, de fou...au début, personne ne nous croit, dans la majorité des cas que je rencontre.
On préfère donner des tas de traitements pour venir à bout d'un R.G.O, d'une eczéma par exemple, plutôt que de parler d'une piste de l'allergie.
Le casse tête d'une l'allergie !
Je parle là, de mon vécu, mais aussi de celui de parents qui ont croisé mon chemin, mon parcours.
La naissance d'un enfant est toujours une grande joie, mais pas que...
C'est aussi son lot de soucis, de questionnements, de doutes, de peurs, de craintes de ne pas y arriver.
C'est aussi de la fatigue physique, ces jours, ces semaines, ces mois voire ces années de sommeil haché, perturbé par l'arrivé d'un enfant...
S'ajoute à cela les remarques de la voisine, de la belle-sœur, du copain de l'ami du frère, du grand-père, de la tante du médecin de untel, du pédiatre, du fils de cousin....bref vous comprenez où je veux en venir ?
Tous les "conseils" qu'on essaie de nous donner, parce que c'est le premier, parce que c'est le second mais on croit qu'on ne sait toujours pas gérer, parce que c'est le troisième ou le cinquième et qu'on a l'air dépassé.
Bref tous les prétextes sont bon pour culpabiliser une jeune (ou non) maman.
La fragilité de la maternité permet aux gens, et même aux professionnels, de faire douter la maman sur son intuition, son 6ème sens, son amour, sa capacité à comprendre son enfant : en gros sa confiance en elle.
Ce que j'ai le plus entendu :
- c'est pas la mort, 1 enfant sur 3 souffrent de R.G.O
- c'est ton lait qui doit pas être assez bon, elle tète trop souvent
- c'est les 90 jours de colique, ça passera
- mais pourquoi tu veux qu'elle est quelque chose qui cloche ? Tu cherches le mal par tout
- mais non elle est en pleine forme
- un bébé ça pleure, c'est normal
- c'est parce que tu l'allaites qu'elle ne dort pas
- tu es trop fusionnelle avec elle
- tu ne sors pas assez dehors, ça ne la fatigue pas
- sors, bouge, ça va la crever et elle fera ses nuits
- met des farines dans ton lait le soir, ça la calera pour faire sa nuit
- passe un lait artificiel tu seras tranquille
- elle a faim, ton lait n'est plus nourrissant
Chaque jour j'avais mon petit "conseil quotidien".
Et encore, je ne cite pas les belles perles de mon ex-pédiatre comme "épaissir le lait" ou "espacer les tétées".
J'étais heureuse d'avoir ma fille, et pourtant, cet amour était en train de me faire sombrer.
Même mon mari était prêt à se dire "c'est un bébé difficile, il faut faire avec".
J'étais donc seule à croire, à sentir au plus profond de mon être de maman, qu'il y avait quelque chose qui n'était pas "normal".
Oui un bébé ça pleure, mais pourquoi autant ?
Pourquoi associé à un R.G.O, à des selles pas très jolies ?
A des troubles du sommeil ?
Quand j'allais dans la salle d'attente de ma sage-femme pour la rééducation périnéale, et que je voyais des prospectus en disant "bébé doit dormir entre 18h et 20h par jour de 0 à 1 mois" je devenais folle.
Je pleurais en silence, en me disant que je faisais mal, que j'étais une mauvaise mère.
Je n'arrivais à appliquer aucun conseil des proches et professionnels, car j'avais la conviction profonde que ce n'était pas ça qui clochait.
C'était la descente aux enfers, je n'arrivais plus à me faire confiance, pensant même à des moments que ma fille ne m'aimait pas et qu'elle le faisait exprès.
Tout le monde y allait aussi pour me faire culpabiliser "elle le sent ta fille que tu vas pas bien, ce sont des éponges les enfants".
Et un jour, je tombe sur des témoignages de mamans, dans le même cas que moi, et qui me croient, qui vont dans mon sens, qui pensent que le soucis peut venir d'autre chose, que "NON je ne fais rien de mal, que OUI j'étais une bonne mère".
Et je découvre l' "allergie aux protéines de lait de vache".
Au début c'est sans y croire, car j'étais bien amochée niveau confiance en moi.
Mais rien ne pouvait être pire que ce que je vivais déjà.
Alors j'ai commencé une éviction stricte le 18 février 2013, suite à une Saint Valentin bien gâtée niveau P.L.V, lait, beurre et fromage, les jours suivants ont été horribles.
Un régime d'éviction ce n'est pas de tout repos. Et le regard/paroles des autres ?
- mais tu y crois ?
- ça changera rien, le lait c'est bon pour la santé !
- "les produits laitiers sont nos amis pour la vie, tu le sais ?"
- tu n'es pas frustré ?
- moi je ne pourrais pas, j'aime trop le Nutella, je sais pas comment tu fais !
- tu te prives alors que tu peux arrêter l'allaitement ! *grosse masochiste va*
- tu es trop têtue, tu te prends la tête pour rien... *yeux qui roulent*
Et puis les (conneries) du pédiatre :
- les protéines de lait de vache ne passent pas dans le lait maternel (Ah bon Docteur ? L'alcool oui, les flageolet oui, mais les protéines de lait non ?)
- elle est peut-être à la rigueur allergique à votre lait (Chose encore plus grave et rare, la galactosémie que l'allergie aux protéines de lait animale, il tient la route ce pédiatre tient...)
- bon pourquoi pas, essayez de ne plus donner votre lait pendant 48h, de passer aux laits végétaux, vous verrez s'il y a une différence (ou comme mettre en péril l'allaitement)
- tentez un bout de fromage ou un yaourt pour voir (elle avait 5 mois)
Et le miracle s’accomplit au bout de 11 jours de régime :
- moins de pleurs (Que ça fait du bien au moral et aux oreilles)
- moins de colique (Fini le Débrid*t, les bouillottes et les massages qui ne servaient à rien, si ce n'est à se dire qu'on faisait tout pour aider notre enfant)
- plus d'heures de sommeil, on est passé de 4h/24h à 6h, puis 8h, puis 10h... (enfin du repos, de la récupération physique et morale)
- des siestes dans son lit, plutôt que dans les bras (Youpiiiii j'ai les mains libres)
- enfin je pouvais la poser sur son tapis d'éveil ou dans son transat le temps d'une douche (Youpiiiii je peux prendre une douche bien chaude, avec mini-moi dans la salle de bain qui gazouille en regardant maman faire son shampoing et qui dit mieux : un après shampoing !!)
- les tétées qui s'espacent d'elles-même, on passe de 18/24h à 15 puis à 10, pour finir à 8 en moyenne par jour (rolalala mais que vais-je faire de tout ce temps libre ?)
Au bout de 1 mois j'étais convaincue, mon mari était convaincu et quelques proches aussi du lien entre P.L.V et tous les symptômes de ma fille.
- fini le R.G.O
- fini les pleurs
- des nuits de 8/9h, des siestes de 45min/1h
Ma fille avait alors 4 mois.
La fatigue accumulée était telle que j'avais du mal à en profiter tout de même de cette victoire.
J'avais la reconnaissance de certains, je sentais quelque chose en moi qui s'étouffait, une sorte de rage, pour laisser place à la confiance, l'apaisement intérieur.
Mais à ses 4 mois et demi, je devais reprendre le boulot.
Des réveils à 5h du matin. Du tire-allaitement. Des doutes. Du découragement. Des peurs. Et toujours cette put*** de fatigue, et ce moral à zéro.
Et ce régime très contraignant quand on est perdu dans ses habitudes alimentaires.
Les jours où on ne mange plus que des pâtes et du riz blanc, car on ne sait pas quoi faire.
Et puis je découvre le soutien des mamans (merci Internet, on peut en dire du mal, mais dans ces moments là, moi j'en dis que du bien), et je me sens pousser des ailes.
Je me lève alors tous les matins à 5h pour tirer mon lait, pour que ma fille en bénéficie en mon absence.
Pas envie de perdre tout le bénéfice de ce combat en donnant des laits végétaux maternisé.
J'ai la chance d'allaiter alors j'en profite !
Et finalement j'y arrive, OUI j'arrive à gérer le boulot, le tire-lait, la fatigue.
Des remarques, j'en ai, j'en aurais toujours, mais je ne cède pas, et je continue mon régime d'éviction.
Source du dessin : http://www.insolente-veggie.com/la-femme-cest-degueulasse-2/
L'allaitement a été pour moi ce lien unique et salvateur de la relation avec ma fille.
Sans lui, je ne sais pas comment j'aurais pu supporter cette souffrance, comment j'aurais pu gérer les pleurs.
L'allaitement et mon mari ont sauvé ma condition de mère.
Je suis raide dingue de ma fille et de cette relation qu'on entretient chaque jour, persuadée que c'est elle qui m'a appris à être maman, et qui m'a montré qu'on pouvait mutuellement se faire confiance.
J'ai un sentiment de plénitude au quotidien, et :
- oui je continue d'allaiter
- oui je continue mon régime (à l'écriture de cet article j'en suis à 22 mois d'allaitement et 19 mois de régime d'éviction)
- oui ce n'est pas tous les jours facile
- non ce n'est pas "une chance" que ma fille a de boire mon lait, c'est une organisation au quotidien, c'est du courage, c'est une volonté de ma part, et un soupçon de fierté et bien sur du plaisir partagé.
- non ce n'est pas plus fatiguant d'allaiter, que de fabriquer son propre sang
- oui j'aime raconter mon histoire, parce que c'est les histoires d'autres mamans qui m'ont amené ici
- oui elle a 22 mois, je travaille à 100%, je sors, je m'amuse, je cuisine, je m'éclate, et j'allaite encore !
Et j'ai même du temps pour faire un Blog et gérer avec une autre maman un groupe Facebook
Le Blog : http://allergieetrgo.canalblog.com/
Le Groupe Facebook : https://www.facebook.com/groups/Allergiques/
La Page Officielle : https://www.facebook.com/allergieetrgo
Tous ces mois de combat, mais pas pour rien :
Quand on trouve enfin la raison de la souffrance de nos tous petits, la satisfaction est petite face au soulagement que l'on ressent.
Une victoire à l'échelle humain, intime.
Une victoire pour la confiance en soi.
Une envie de faire un Blog, pour aider les mamans, parents qui se posent des questions, qui se fatiguent eux aussi à trouver les souffrances de leur enfants.
Un BESOIN d'écrire notre histoire pour partager l’expérience et les informations.
Extrait de La Leche League : Allergie et Allaitement :
Sentiments de la maman
Apprendre qu’en poursuivant l’allaitement, avec dans un premier temps un régime d’éviction pour elle, puis un élargissement de ce régime, va vraisemblablement permettre à l’enfant de devenir tolérant, est un grand soulagement pour les mamans. En effet, les mères d’enfants allergiques passent pas des périodes très difficiles. Lors d’une réunion LLL sur le thème des allergies, les mères ont exprimé combien elles s’étaient senties coupables de cette allergie surtout quand elle s’exprime via leur lait maternel, quelle déception d’en découvrir le mécanisme, quelle galère avant le diagnostic et pour appliquer le régime d’exclusion en particulier en dehors de chez elle. Le diagnostic permet de se dire « je ne suis pas folle ni parano » mais l’incompréhension de l’entourage, les difficultés dans les échanges avec le monde médical peut conduire à la dépression. Elles pointent le manque de reconnaissance de leurs inquiétudes, de leurs intuitions et il en faut de la persévérance pour être entendu.
Quand la situation s’améliore, elles reconnaissent qu’avoir traversé ces turbulences leur a donné une assurance, une confiance en elle mais elles aimeraient que la maxime « c’est la mère qui connait le mieux son bébé et qui a, à priori, raison » soit connue de tous.
Ce qui aide
- S’informer, s’informer, et encore s’informer. En cas de suspicion d’allergie chez un enfant allaité
- faire effectuer des tests tôt dans la vie et les répéter,
- chercher et trouver un médecin allergologue ouvert au dialogue avec les parents,
- suivre un régime d’éviction et demander l’aide d’une diététicienne spécialisée dans les évictions pour soi même et pour l’enfant
- faire prescrire un traitement contre les reflux gastro-œsophagiens extériorisés ou non si besoin,
- se rapprocher de parents ayant traversé les mêmes épreuves.
- (......)
Je reste persuadée qu'il faut se rapprocher de groupe de soutien, pour ne pas se sentir exclu, perdu dans l'allergie alimentaire.
Surtout au niveau des recettes de cuisine, des produits que l'ont peut manger ou pas.
Trouver un bon pédiatre, allergologue qui saura écouter les parents, quitte à courir tous les professionnels de la ville et des alentours.
J'ai eu la chance de changer de pédiatre qu'1 seule fois, mais je connais des mamans qui sont passés par une demi-douzaine de médecin avant de trouver "le bon".
La CON-FIAN-CE en soi, en notre rôle de maman, c'est l'arme la plus efficace !
Quand ma fille a eu 11 mois, nous avons fait une prise de sang.
Et en réceptionnant les résultats, qui étaient positifs, j'en ai pleuré.
Pas des larmes de tristesse, mais de soulagement et de joie (non pas que j'étais contente pour ma fille)
Mais c'est plutôt que j'avais enfin "la preuve" sur un papier, sur un bilan que pendant ces 7 derniers mois d'éviction, je n'étais pas "folle ou parano".
Aujourd'hui je me sens légère et convaincu que cet instinct de maman ne m'a jamais quitté, même dans l'épuisement le plus total.
« La confiance en soi est le premier secret du succès. » de Ralph Waldo Emerson
« Faites confiance à votre instinct. Il vaut mieux que les erreurs soient les vôtres, plutôt que celles de quelqu'un d'autre. » de Billy Wilder
Mais que mange Alycia ?
En image :
Vous pouvez retrouver toutes ces recettes et bien d'autre sur le Blog Allergie et RGO
Ici : http://allergieetrgo.canalblog.com/archives/recettes/index.html
La Maman de Lyli