Le Monde De Lyli

Le Monde De Lyli

Allaiter une bambine

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Pour commencer j'aimerais partager une citation D'Ewdige Antier (Pédiatre)

 

"Lorsqu'une femme française allaite plus de 3 semaines, c'est une bonne maman;
Plus de 3 mois c'est "un héros";
Plus de 6 mois, elle doit aller chez le psy..."

 

Et quand l'enfant a plus de 2 ans, qu'est ce qu'on fait ?

 

Notre société française fait que l'allaitement n'est pas forcément bien vu.
Ce qui est paradoxal car j'ai croisé des mamans qui disaient au contraire, avoir été culpabilisé de ne pas le faire.
Des mamans qui auraient été jugé de ne pas donner le sein (de ne pas essayer).

 

Alors la citation d'Ewdige Antier résonne en moi, effectivement, il faudrait alors allaiter un peu, mais pas trop pour être une "bonne maman".

C'est à dire qu'on est jugé quand on allaite pas, et quand on le fait trop longtemps.

Mais pourquoi ?

 

Alors que la populasse est prête a écouté et intégré certaines recommandations de l'OMS et l'INPES (5 fruits et légumes par jour, 3 produits laitiers par jour...)

Pourquoi n'arrive-t-elle pas a intégré les recommandations de ces derniers sur l'Allaitement Maternel ?

A savoir :

 

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Droit au soutien à l'Allaitement Maternel - Facebook

Signer la pétition

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Voilà, l'allaitement est recommandé de manière exclusive jusqu'au 6 mois de l'enfant, et 2 ans voire plus si l'enfant et la mère le désirent, avec une alimentation diverse et variée.

Et la plus part des gens à qui je le dis en perdent leur dent, ils n'étaient pas au courant...

(Mais ils ne sont pas au courant non plus que la publicité du lait infantile 1er âge est interdit en France.)

 

Pourquoi donc sommes nous si coincé en France ?

Pourquoi il ne me semble pas naturel parfois de dire l'âge de ma fille que j'allaite ?

Pourquoi je préfère allaiter dans ma voiture quand je suis à l'extérieur, ou dans une chambre quand je suis chez des amis, alors que je n'étais pas plus gênée que ça quand elle ne savait pas marcher ?

 

Je me suis même trouvée une fois en train de l'allaiter dans les toilettes d'un restaurant.
Il faut dire aussi que passer un âge, les tétés sont devenues assez acrobatique et que ma fille est distraite très rapidement.

Mais quand même quand j'étais dans les chiottes, quelle honte j'avais !

Je n'avais pas honte d'allaiter, mais honte de le faire dans les toilettes, qui va déjeuner au WC de nos jours ?

Et aujourd'hui j'ai honte de la société qui m'a poussé à faire ça.

J'ai honte de ne pas avoir su montrer à ma fille que c'est "normal" et qu'on a pas à se cacher pour faire ce qu'il y a de plus naturel.

Je me suis promis de ne plus recommencée.

Je veux lui apprendre et lui faire comprendre que c'est la nature et que c'est culturel.

Car dans certains pays, ça ne pose aucun problème.

J'ai d'ailleurs lu un article qui m'a aidé à déculpabiliser.

 

Je vous le partage ici :

 

*L’allaitement maternel dans les terres de Gengis Khan.* De Ruth Kamnitzer

Que serait l’allaitement dans un endroit où tout le monde le pratiquerait ? Une Canadienne vivant en Mongolie en a fait l’expérience.

Extrait :
En Mongolie, un dicton local dit que les champions de lutte sont allaités au sein pendant au moins 6 ans. Une référence qui en dit long dans un pays ou la lutte est le sport national !
Je suis partie vivre en Mongolie quand mon premier enfant n’avait que 4 mois, et j’y ai vécu jusqu’à ses 3 ans.
Élever mon fils ses premières années de vie dans un environnement où les regards sur l’allaitement maternel sont radicalement différents des normes dominant en Amérique du Nord, m’a ouvert les yeux sur une vision totalement différente de celle que j’aurais pu avoir chez moi.
Non seulement les Mongols allaitent longtemps, mais ils le font avec plus d’enthousiasme et avec moins d’inhibition que quiconque d’autre au monde que j’ai jamais rencontré. En Mongolie, le lait maternel n’est pas seulement pour les bébés. Le lait de mère n’est pas seulement une question de nutrition et ce n’est certainement pas un sujet tabou ! Après tout, c’est ce dont est fait Gengis Khan. 

 

Parfois pour rire, je me dis que j'ai envie de prendre un drap, de mettre toutes mes affaires dedans, ma fille sous le bras et de partir vivre en Mongolie avec mon mari.

Mais finalement je ne le ferais (peut être) jamais, et je reste là en France a essayé de changer les mentalités.

Je ne pense pas bien sûr à un pays des bisounours, où tout le monde allaiterait, mais où celles qui le font au delà de quelques mois et de quelques années ne soient pas jugées ou regardées avec de gros yeux culpabilisateurs ou méprisants.

 

Je n'ai encore jamais trop eu de commentaires négatifs sur mon allaitement, beaucoup de question, d'interrogation, mais rien de personnel encore, ou alors les gens sont discret.

Et tant mieux.

J'en aurais des choses à répondre je pense.

 

Allaiter j'aime ça, mais c'est pas parce que j'aime ça que je suis une extraterrestre ou mal dans ma tête ou dans ma peau.

Je ne pense pas être si déséquilibrée que ça, ou alors je suis dans un total déni et ma foi, vu que personne en est malheureux, je continue comme ça.

Certains sont addict à la clope, moi c'est l'allaitement.

Voilà, je pense que ça m'apportera plus à ma santé et celle de mon enfant qu'une cigarette, qu'un Mc Do, qu'une bière, un pet"...

Pourtant quelqu'un qui fume, (qui détruit sa vie = et c'est pas moi qui le dit! *peace and love*) c'est moins choquant, c'est plus "naturel" dans notre société !

(Disons qu'on rencontre plus de gens fumer, qu'une bambine de 2 ans au sein de sa mère hein ?)

Oui, c'est moins choquant quelqu'un qui fume qu'une maman qui souhaite donner le meilleur à son enfant (immunité, anticorps, réconfort, amour, douceur, sécurité, santé...)

 

Alors bon, je me dis que la société marche sur sa propre tête.

Et que c'est donc pas moi qui est un soucis (CQFD).

 

Et finalement c'est quoi allaiter un bambin ?

 

Quel impact ça peut avoir sur ma vie  ?

Je trouve qu'il y a eu plus de sacrifices en début d'allaitement, que maintenant.
Je parle de sacrifices, mais je ne l'ai pas vécu en tant quel tel en fait.

Ce que je veux dire, c'est que j'ai repris le boulot à ses 4 mois et demi, et alors qu'avant je pouvais rester boire un verre ou trainer sur le parking avec mes collègues, après le boulot je rentrais aussitôt pour allaiter ma fille, car je ne voulais pas sauter de tétés, qu'il fallait que je tire mon lait aussi (pour prévoir le bib du lendemain).

Il y a aussi quelques soirées où je ne suis pas allée, car je voulais rester allaiter ma fille, et que je savais qu'elle allait se lever la nuit.

Il y a des endroits où je ne suis pas allée de peur de ne pas pouvoir l'allaiter tranquillement.

Il y a des films à la télé que j'ai raté pour endormir ma fille au sein, laissant mon mari seul devant son assiette.

 

C'est vers ses 9 mois où j'ai commencé à me décoincer un peu.
C'était pendant nos 1ère vacances à 3.

Nous sommes partis une semaine dans le Périgord et j'ai trouvé que l'allaitement était vraiment vraiment (vraiment) pratique !

On partait de l'hôtel avec le porte bébé, 3 couches dans mon sac, une petite bouteille d'eau et du coton.

Je savais qu'on aurait besoin de rien d'autre vu que le mini BAR néné était là.

Dès que ma fille avait faim, soif => le sein.

Dès qu'elle pleurait un peu de trop => le sein.

Dès qu'elle s'agitait => le sein

Dès qu'elle n'arrivait pas à s'endormir => le sein.

On a vraiment passé de bonnes vacances, très détendues, sans stress.
Et je pensais que ça serait l'inverse avec un bébé de 9 mois.
Et pourtant ma fille est pas du genre "petit" ange, c'est plutôt une pile qu'Alcaline voudrait bien breveter !

 

Mon meilleur souvenir est une tétée dans la forêt; après la visite du Château de Commarque

Elle venait de se réveiller.

Photo souvenir :

 

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Au fil des mois l'allaitement s'adapte vraiment à nos besoins tout comme aux besoins de l'enfant.

Je l'ai vraiment perçu comme ça.

Je ne me suis jamais rendu compte que j'allaitais un bébé plus grand chaque mois, car chaque mois l'allaitement était différent.

J'ai ressentit juste que je faisais plus de chose que quand elle était bébé.

Elle ne tétait plus comme un bébé, alors je pouvais rester sur le parking pour discuter avec mes collègues, m'absenter une soirée entière pour une invitation ou un restau.

Je pouvais partir faire des courses sans courir pour rentrer à la maison et allaiter bébé, car je savais qu'elle ne voudrait pas téter pendant mon absence.

Et qu'elle attendrait patiemment que je rentre pour me sauter dessus.

 

J'ai commencé aussi vers ses 1 an à reprendre le travail de nuit.
J'ai été très angoissée de me dire "Et si elle a besoin de moi dans la nuit ?"

Les premières nuits sans moi se sont très bien passées et je ne l'aurait pas cru.
C'est après, quand j'étais là que c'est devenu plus difficile.
L'endormissement a été source d'angoise pour elle, et ça a duré un bon mois.

A la fin de ce mois, j'ai refait des nuits au boulot, et après ces nuits ça a été dur de nouveau pendant une grosse semaine.
Et puis ça a été terminé. Elle a intégré mon absence, l'absence de ce sein la nuit, et ça a été bénéfique, dans le sens où elle n'angoisse plus de ne pas avoir ce sein même dans la journée.

Je fais en sorte encore aujourd'hui qu'elle est le plus souvent le sein avant d'aller se coucher et le matin au réveil.

Parfois ce n'est pas possible, comme quand je fais les nuits, je pars avant qu'elle ne s'endorme.

 

J’essaie de rester disponible pour elle, non pas parce que je lui donne le sein, mais parce que je suis sa mère.

Et qu'elle n'a pas à pâtir de mon travail plus qu'il ne se doit.

 

Depuis qu'elle a 22 mois environ, je ne tire plus mon lait, et je découvre aussi une nouvelle liberté.

Je ne suis plus tributaire d'une machine, et j'ai retrouvé du temps en plus.

J'ai tiré tous les matins à 5h30 pendant 20 mois mon lait.

C'était tout un rituel.

 

Aujourd'hui, elle a 25 mois et j'en ai retrouvé un autre de rituel, c'est de lui donner le sein le matin vers 6h, juste avant de prendre la voiture pour aller au travail.

C'est sacrément plus agréable et pus satisfaisant, que d'être assise sur mon canapé froid avec mon tire lait.

Tous les matins je prends mon shoot de câlins.

Elle est endormie, ne se réveille pas, ou parfois entrouvre un œil pour me dire "bonjour maman", et je la repose dans son lit, et elle s'endort aussi sec !

 

Quand je fais les nuits, je suis heureuse de rentrer le matin à 7h30 et d'attendre qu'elle se réveille (si elle l'est pas déjà).

On a un tendre moment dans sa chambre. Après sa tété réveil/petitdéj je la laisse à ma mère et je m'en vais dormir satisfaite et apaisée.

 

Lors d'une soirée ou d'un mariage, je m'esquive quelques minutes à peine pour répondre à ses besoins.
Tout comme on irait changer la couche d'un petit, les gens ne font pas attention à notre absence.

J'allaite en général dans ma voiture, mais moi ça me va, je suis assez pudique et surtout égoïste de ce moment.
Ca me permet d'avoir une bulle d'oxygène pendant une soirée que je trouverais longue, ou une soirée avec trop de bruit.

C'est un moment où on se retrouve toutes les deux en tête à tête, parfois papa nous accompagne.

Et c'est apaisant, rassurant, autant pour elle que pour moi.

Elle sait que je suis disponible, même en tenue de soirée.

 

Je trouve si pratique l'allaitement d'un bambin.

Je ne me prive de rien, on a trouvé un rythme parfait.

 

J'aurais profité de toutes les facettes de cet allaitement.

Et j'ai grandit avec lui.

Je me dis qu'il y a tant de chose dont je profiterais sur un prochain allaitement, allégée de tout ce qui a été le plus difficile à gérer.

 

Allaiter un bambin n'a rien de comparable qu'allaiter un nouveau né de quelques jours/semaines.
C'est même différent que d'allaiter un bébé de moins d'un an.

Là où j'ai eu l'impression de dire que j'allaite un bambin, ce n'est pas quand elle a marché (1 an), c'est quand elle a pu tenir une "conversation" avec moi.

 

J'aime l'entendre me dire

 

- "Maman après je pourrais avoir poupou s'il te plait ?"

- " Maman le poupou il est doux et bon"

- "Oh noooon maman pardon j'ai oublié le poupou, je peux l'avoir maintenant s'il te plait ?"

- "Merci maman pour ton poupou tout doux, je vais jouer maintenant"

- "Maman tu peux donner poupou au bébé, il est tombé, il a bobo"

- "Je vais faire pipi, puis après le poupou et ensuite dodoooo" (faut voir les mois et les mois où j'ai attendu qu'elle me dise ça, avant c'était "NOOOON je veux pas aller au dodo!!")

- " Je t'aime maman d'amour, botou botou"

- "Le poupou il soigne tous les bobo"

Quoi de beau avec cet allaitement long ?

Une découverte intéressante et enrichissante.

La rencontre de mamans formidables.

L'envie d'un maternage proximal, d'une éducation sans violence.

L'apprentissage de la parentalité positive.

 

La création d'un groupe Facebook :  J’allaite un Bambin (sevrage naturel, éducation non violente, bienveillance, parentalité positive, CL, HNi...)

Dans la continuité ce blog, qui m'inspire et me permet de partager des idées, des envies, des espoirs.

 

J'ai appris à dépasser et comprendre mes limites, à aller au delà de moi même.

J'ai appris à me faire confiance et à avoir confiance à ma fille.

Ça m'a aidé dans mon quotidien où j'ai vécu des choses (sur le plan professionnel) pas évident.

 

Allaiter un bambin c'est aussi ça :

 

C'est des tétés à rallonge quand on est pressé.

Du style j'ai THE rendez vous (ça marche aussi avec le fait que je dois partir au travail), je veux donner la tété avant de partir pour avoir l'esprit tranquille, et la tété qui d'habitude dure 5min, là dure 10-15min.
Parce que Mademoiselle a décidé qu'elle déciderait, qu'elle prendrait son temps...
Son temps pour me mettre un doigts dans l'oeil, dans l'oreille, dans le nez (et pas forcément dans cet ordre là !)

Ou bien me tirer l'oreille, le collier, m'enlever les boucles d'oreille (et hop des boucles d'oreille à aller chercher dans les coussins du canapé ou sous l'armoire).

Ou encore me pincer le bras, me tirer les cheveux coiffés, me mettre le pieds dans la bouche (avec ou sans chaussure!)

 

C'est aussi des hauts plus larges qu'à l'origine, à force de tirer dessus pour sortir le sein.

C'est des tonnes et des tonnes de soutiens gorges que je ne peux plus mettre (ceux qui date d'avant ma grossesse et trop petits)

C'est des manteaux que je ne ferme plus (étroit du haut)

 

C'est se dire "PutainG elle a 20 dents ! Comment j'en suis arrivée là ?" (noter l'accent du Sud ;) )

C'est avoir une petite fille courir vers moi et essayer d’éclipser le soutien gorge.

C'est aussi une petite fille qui installe le coin "tété" toute seule, elle apporte les coussins et la couverture que maman mets sur ses jambes et s'installe et attend "sagement" sur le canapé. (Sagement sous entend qu'elle saute dans tous les sens à me faire sortir le cœur de la poitrine, ça c'est histoire que j'arrive plus vite)

 

Pour moi allaiter un bambin c'est aussi la fin des engorgements et compagnie du début.
Bien que je n'ai jamais eu de "fuites" quelconque, je n'ai plus cette tension des débuts.

C'est ne plus tirer son lait (j'ai failli l'oublier celui là) !!

 

C'est aussi s’attendrir comme au premier jour quand elle s'endort au sein. (Ce qui se fait rare)

C'est aussi se rendre compte de la bonne santé qu'apporte cette sEinteté.

 

Et après ?

 

Je ne prévois pas la suite, je suis sur la route que ma fille décide de prendre.

Je sais juste qu'on vise un sevrage naturel.

J'espère qu'elle saura me le dire, et que je serais prête avec elle.

Ça m'inspire un article sur le sevrage naturel... *à suivre*

 

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La maman de Lyli



12/12/2014
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