Le Monde De Lyli

Le Monde De Lyli

De l'allergie à l'éducation bienveillante

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Souvent lors de la tété du coucher, dans le noir, bercée par la veilleuse de ma fille, je ferme les yeux et je pense.
Je pense à beaucoup de chose, je peux penser au boulot, comme à des amis, comme à mes loisirs...ou juste je me repose.

 

Mais le plus souvent je pense à ma fille, qui est là, prêt de mon cœur, à retrouver le monde de Morphée.

Je pense à ses 26 mois d'allaitement, à ce parcours.

Je pense à tout cet amour, cette tendresse, et je pense à ce monde si dur qui l'attend.

En, reflet avec ce que nous venons de traverser en France.

Et je pense à cette actualité, si triste si abjecte.

Je la serre un peu plus fort dans mes bras, parce que je voudrais la protéger de tout.

 

Je ne vais pas écrire et venir dire ici que je suis Charlie et épiloguer la dessus.
Mais j'aurais souhaité partager ici, en petit clin d’œil, deux photos de Coco, survivante de la tuerie (dessinatrice de Charlie Hebdo)

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Et j'aurais aussi voulu parler de ce que nous devons transmettre à nos enfants.

Quelle valeur ? Quelle image ? Quel genre de respect et de tolérance ?

Quelle éducation voulons nous pour eux ?

Quel avenir allons nous leur laisser ?

Quel message voulons nous leur transmettre ?

 

Dans quel monde allons nous les laisser ?

 

J'ai vu aujourd'hui une citation partagée par La Leche League France qui m'a donné envie d'écrire cet article et de me souvenir par quoi je suis passée.

 

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* Michel Odent : chirurgien et obstétricien français

 

Nos enfants ne nous appartiennent pas, mais ils n'en restent pas moins notre responsabilité.
Nous avons tous à gagner de l'éducation que nous leur fournissons.
Nous avons tous à gagner de leur apprendre la justesse de l'amour et du pardon.

Cette citation me parle tellement, "Comment la capacité d'aimer se développe ?"

Comment peut on devenir un Terroriste, alors qu'on a aussi été un bébé, un enfant capable de comprendre et d'apprendre l'amour et le pardon ?

 

Ce qui me renvoi à mon propre vécu.

Ce parcours pour arriver à l'amour, au pardon et à l'envie de transmettre la bienveillance.

Pour moi c'est tout nouveau ce rôle de maman, je me suis vraiment découverte depuis la grossesse et à la naissance de ma fille.
On a surmonté pas mal d'obstacle et de souffrance toutes les deux déjà.
J'ai la chance d'avoir un mari en or, patient, attentionné et à l'écoute de nos besoins à toutes les deux.
Je crois que sans lui, je me serais perdue dans les bas fond du burn out maternel.


En effet de 0 à 4 mois de vie, ma fille a souffert d'une allergie alimentaire (les protéines de lait de vache), pédiatre et autre professionnel (sage femme, ostéophate...) ne m'ont jamais alerté à cette éventualité, même devant un tableau de symptôme flagrant.
Un R.G.O interne douloureux, avec des coliques monstres, des selles pas belles à voir, des étouffements, un trouble du sommeil important (elle dormait 4h sur 24h), une moyenne de 18 tétés par jour, des hurlements intenses JOUR et NUIT.

Impossible de la poser, toujours dans les bras, mais même les bras ne la calmaient pas.
Rien ne la calmait, elle était traitée pour son RGO (anti acide et tout le reste), inefficace.

A par me dire "laissez la pleurer" "ça passera les colique" "c'est votre lait qui n'est pas bon", je n'ai eu aucun soutien des professionnels.


Il m'est arrivée de craquer devant ce bébé que je ne savais pas comprendre et apaiser.

Je me suis sentie impuissante, mauvaise mère, pas digne d'elle.

J'ai sombré petit à petit dans un trou sans fin, où mes journées étaient dictées par la fatigue, l'angoisse, les larmes, l'énervement. J'en suis venue à mettre 1, puis 2, puis 3 fessée à cet ange...je n'en suis pas fière et c'est dur de l'avouer. Mais je veux rester honnête avec moi même.
Je savais pourtant que ça ne rimé à rien de faire ça, qu'elle ne pouvait pas comprendre, je me dis qu'au fond de moi c'était une manière de me dire "là je sais pourquoi elle pleure". C'est horrible ce sentiment de se perdre et de devenir ce qu'on redoute le plus.

Je me dégoutais dans la minute où ma main la touchait, j'appelais mon mari coupable de ce geste.


Toujours est-il que je me suis battue à l'instinct, en me disant que ma fille souffrait à outrance et qu'il devait y avoir une cause certaine.
On m'a dit "cherche pas, c'est un B.A.B.I" (Bébé aux Besoins Intenses), alors je me suis documentée là dessus, et c'était très dur de lire tout ça, je n'arrivais pas à l'accepter non plus.
Et puis un jour, j'ai découvert des témoignages sur l'allergie aux P.L.V (Protéines de Lait de Vache), et j'ai décidé de faire un régime stricte.
Et en 11 jours seulement m'a fille s'est transformée, je la découvrais enfin, comme une seconde naissance.
Elle est devenue calme, paisible, elle s'est mise à dormir plus, ne plus pleurer.
Au bout de 1 mois, elle ne souffrait plus de R.G.O, ni de colique. Elle est devenue souriante, éveillée. Un vrai soulagement pour mon cœur de maman.
Je n'en revenais pas.


Malheureusement pour moi, j'ai repris le travail, 15 jours après l'amélioration de sa santé.
La boule au ventre, le sentiment qu'on m'ait volé 4 mois de sa vie, de n'avoir profité de rien. Je suis partie abattue au travail.
Le tire lait en main, j'ai tenu grâce à une organisation de titan (et une mère en diamant brut).
J'ai mis 9 mois pour sortir la tête de l'eau, du burn out maternel et à faire un "deuil" de ces premiers mois gaspillés, gâchés.
J'ai pris conscience de mes faiblesses cachées et j'ai voulu rattrapé ce temps perdu.

C'est pourquoi j’ai atterri dans la documentation et les ouvrages d'éducation non violente, en quette du respect et de la bienveillance pour ma fille.
J’avais développé une sorte de tolérance zéro à ses pleurs, ses crises (elle grandissait donc elle s'affirmait, elle était dans une période du NON, c'est une petite fille qui a toujours su ce qu'elle voulait, elle tapait parfois de colère, elle crisait quand elle n'avait pas ce qu'elle voulait, frappait et jetait ses poupées en exutoire, jetait ce qu'elle a dans les mains), j'ai passé un temps où je criais beaucoup, sans m'en rendre compte, c'est mon mari qui m'en a fait prendre conscience, depuis c'est un travail au quotidien, accompagné de moment de relâche lié à une profonde fatigue (lié au boulot).
Pour moi ce n'est pas une excuse, alors c'est chaque jour que j’essaie de changer.

 

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Aujourd'hui ça va faire bien 10 mois que j'ai décidé de me concentrer sur les besoins de ma fille, ceux qu'elle essayait de m'exprimer et que je n'arrivais pas à écouter.
Ceux qu'elle pleurait, ceux qu'elle criait haut et fort, et ceux que je n'entendais pas.

Ce n'est pas facile, mais aujourd'hui plus que jamais, je veux apprendre à ma fille le respect, la tolérance et développer sa capacité à aimer son prochain et à s'aimer elle.

Pour cela nous avons décidé avec mon mari de l'éduquer sans violence.

 

Une citation venant d'un film (me semble-t-il) est assez parlante : "Qui que l'on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d'après nos actes."

J'ai entendu trop de gens "parler parler", et ne jamais mettre en pratique ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent, ce qu'ils font croire qu'ils sont.

J'ai entendu et vu des gens se dire chrétiens, aller tous les dimanches à la messe, et ne pas avoir retenu le message essentiel.

"La famille est notre première Église", "aimez vous les uns les autres" "aimez votre prochain"...

Et de ne pas montrer quotidiennement l'Amour à leur propre enfant, ni par les mots, ni par les gestes, et encore moins par les actes.

C'est facile d'aller tous les dimanches à la messe, de prier en silence et de ne jamais agir ailleurs qu'entre 4 murs, sous les discours d'une même personne.

Je pense qu'il est important aussi d'agir là où le bât blesse, c'est pourquoi nous avons souhaité avec mon mari, une toute autre éducation à notre fille, et de lui apprendre la valeur de l'Amour autrement qu'à travers quelqu'un (Un Dieu, un prêtre....).
Nous voulons lui montrer l'Amour à travers elle, qu'elle s'aime pour aimer son prochain.
Et sa capacité à aimer dépend de notre capacité à l'aimer, à lui apprendre l'amour.

 

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La maman de Lyli



12/01/2015
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